Culture

« Splitsville » est le film le plus drôle et sexy du Festival de Cannes et ça fait du bien

CINÉMA – Hilarante, sexy et intelligente. Splitsville coche toutes les cases de la parfaite comédie. Et ce n’est pas le genre de film qu’on s’attendait à voir sur la Croisette. Le long-métrage de Michael Angelo Covino a été présenté au Festival de Cannes dans la sélection Cannes Première, qui accueille des films ne correspondant pas aux critères pour être en compétition.

Et on comprend pourquoi. Lors de la Quinzaine, les films sont souvent atypiques, engagés voire parfois choquants. Il est commun que les candidats en lice pour la Palme d’or divisent plus que mettent tout le monde d’accord. C’est tout l’inverse avec Splitsville, qui a apporté beaucoup de légèreté partagée et un vent de fraîcheur à Cannes.

Cette comédie, à tendance comédie romantique, suit les histoires croisées de deux couples d’amis. Carey (Kyle Marvin) est marié depuis peu avec Ashley (Adria Arjona) qu’il aime éperdument. Paul (joué par Michael Angelo Covino lui-même) est marié avec Julie (Dakota Johnson), avec qui il élève leur préadolescent dans un grand confort financier.

Alors que Carey et Ashley sont en route pour rejoindre leurs amis dans leur somptueuse maison de vacances en bord de lac, elle lui avoue ne pas être heureuse et demande le divorce. Pathétiquement réfugié chez Paul et Julie, il découvre que ces derniers sont désormais dans un mariage ouvert, et que les relations amoureuses peuvent être plus complexes que la monogamie. Mais ce nouveau schéma ne vient pas sans complication.

Pas de limites à l’humour

Dès les premières minutes, on perd le fil du nombre de répliques qui ont déclenché un rire dans la salle. Il faut dire que le réalisateur américain a démarré fort avec sa scène d’ouverture menée par Adria Arjona et saluée d’une salve d’applaudissements spontanée. On pourrait s’attendre à ce que le plus drôle soit derrière nous. Mais non. Pendant 1 h 40, Splitsville nous fait bondir de notre siège et rire aux larmes.

Lorsque Paul découvre que son meilleur ami et sa femme ont couché ensemble, il explose, alors même qu’il avait donné son accord. Sa réaction donne, lui, lieu à une bagarre d’anthologie en plan séquence, qui semble inarrêtable tant elle est folle. La scène loufoque se moque de la virilité et de la jalousie bien plus qu’elle ne les encourage.

Car techniquement parlant, personne n’a rien fait de mal dans cette histoire, c’est bien tout le propos du film. Splitsville ni ne prône ni ne se moque du couple libre. Il s’intéresse avec beaucoup d’humour aux zones de non-dits, et aux émotions impossibles à éviter quand bien même la théorie est censée les prévenir. Les moments de comédie sont uniquement interrompus par des scènes touchantes aux dialogues qui sonnent juste.

Dakota Johnson est captivante

En plus d’être désopilant, Splitsville est sensuel juste là où il faut. Déjà, il ne rend pas le sexe romantique à outrances. Les relations sexuelles sont dépeintes comme des actes plus physiques qu’intimes, notamment pour Ashley à la poursuite de son désir. Une vision plus réaliste — et selon nous bien plus sexy — que ce qu’on voit souvent dans les comédies romantiques.

Son casting, aussi, fait exploser le compteur de charisme. Kyle Marvin est solaire et attachant dans le rôle du mec gentil, amoureux de l’amour. Adria Arjona est piquante dans un rôle qu’on regrette un peu moins développé que les autres. Ses amants défilent en apportant chacun et chacune leur particularité, mais aussi leur charme. Nicholas Braun, l’acteur de Succession, tient même le rôle secondaire d’un mentaliste hilarant.

Mais c’est surtout Dakota Johnson qui captive. Avec le personnage d’Ashley, elle se montre tour à tour séduisante, blasée ou blessée, sa longue chevelure et ses beaux yeux bleus terminant de nous convaincre. Et contrairement aux deux amis masculins, on rit plus souvent à cause d’elle que d’elle, grâce à sa repartie tordante.

Tout ce beau monde sublime le joyeux chaos qu’est Splitsville. Et on doit dire qu’après des films d’un tout autre registre, ça fait du bien au moral. Sous un tonnerre d’applaudissements, après une standing ovation, Michael Angelo Covino s’est dit ravi d’avoir pu présenter cette pure comédie dans « le temple du cinéma ». Il a d’ailleurs adressé un message à l’industrie : « Nous devons continuer à faire des comédies pour Cannes, simple et efficace. Parce que le rire doit se vivre dans un cinéma, pas sur un écran de télévision ». Après l’expérience de deux heures de fou rire collectif, on ne peut que partager cet avis.

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