Culture

Plus enfantin, moins profond, le remake en live action de « Lilo et Stich » tombe à l’eau

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CINÉMA – Encore un coup d’épée dans l’eau. Après Blanche Neige en mars dernier, et plus d’un an avant Vaiana prévu pour juillet 2026, Disney sort ce mercredi 21 mai Lilo et Stitch, un énième remake en live action. Ce dernier a été tourné à Hawaï par Camp Dean Fleischer, le réalisateur de Marcel le coquillage (avec ses chaussures), film nommé aux Oscars et aux Golden Globes en 2022 et qui mélangeait déjà prises de vues réelles et animation (stop motion).

Une valeur « sûre » pour une réinterprétation qui reprend majoritairement les grandes lignes du 42e « Classique d’animations » de 2002. Mais en misant également sur quelques changements (ratés), cette nouvelle version se révèle être une comédie hyperactive, parfois dure à suivre, et surtout moins profonde que l’originale.

Depuis le décès de ses parents, Lilo, une fillette de 6 ans, vit seule à Hawaï avec Nani, sa sœur d’à peine 18 ans. Elle lui mène la vie dure en multipliant les bêtises malgré la pression des services sociaux. Mais la petite fille finit par s’enticher d’un étrange animal de compagnie, un dangereux extraterrestre qu’elle nomme Stitch, et qui vient bouleverser le quotidien des deux sœurs.

Les premières minutes de ce remake sont très fidèles à l’œuvre de base, reprenant quasiment plan par plan les origines de Stitch, « l’expérience 626 », de son évasion du vaisseau de la Fédération Galactique à son atterrissage sur l’île Hawaï. On retrouve aussi son créateur, le professeur Jumba, ainsi que l’agent Pikly, spécialiste de la Terre, tous deux envoyés en mission par la Présidente du Grand Conseil pour récupérer l’alien sur place.

Plus de folie, mais moins d’introspection

Stitch était déjà une machine de destruction dans le dessin animé, c’est encore pire dans ce live action. Dès son arrivée sur Terre, l’alien sème la panique dans un mariage. Une fois en compagnie de la petite fille, il s’en donne à cœur joie pour commettre toutes les bêtises possibles, saccageant la maison des sœurs ou ruinant les recherches d’emploi de l’ainée.

Des scènes qui existaient sous d’autres formes dans le long-métrage d’animation, mais qui étaient entrecoupées de moments de complicité réciproque entre Lilo et Sitch – autour d’Elvis Presley notamment – ou d’instants introspectifs plus émouvants sur la famille et la place de chacun.

Mais ce live-action ressemble à un immense défouloir régressif où règne le chaos. Stitch va jusqu’à mettre littéralement le feu autour de lui, sans jamais qu’on ressente de gravité pour les personnages l’entourant, malgré les conséquences sur leurs vies. On ne voit pas d’évolution chez l’extraterrestre, véritable catastrophe ambulante jamais à l’écoute de Lilo, trop heureuse d’avoir un « ami » pour lui en vouloir. Cantonné au rôle de chien fou, il perd presque son côté humanisé, même si Disney mise sur quelques séquences « émotion » pour se rattraper.

En revanche, sa mignonnerie est toujours là grâce à une CGI bien réussie. C’est moins le cas de Jumbo et Peakly, qui font vite tache dans les scènes en prises de vues réelles. Pour éviter cette situation, les deux aliens se muent en humain. Le savant fou est joué par Zach Galifianakis, l’inoubliable Alan Garner de la trilogie Very Bad Trip, tandis que Billy Magnussen se glisse dans la peau du drôle d’agent à un œil. Mais ce duo de choc est surtout là pour accumuler les blagues, dispensables et moins burlesques que dans l’original.

La valse des personnages dans Lilo & Stitch

Une grosse absence est à noter, celle du capitaine Gantu, chargé de mener « 626 » en exil avant que ce dernier ne s’échappe de son vaisseau. Un personnage qui, dans le film d’animation, constituait le vrai « méchant » final de l’intrigue. Mais à l’inverse d’autres ont été ajoutés : Tūtū, une charmante voisine qui donne quelques conseils aux sœurs, semble surtout là pour justifier la (légère) modification de la fin et surtout pour faire revenir Amy Hill – la voix de Mme Hasagawa dans le dessin animé – au casting.

De même pour Mme Kekoa – jouée par Tia Carrere, doubleuse initiale de Nani – agente des services sociaux qui doublonne le personnage de Cobra Bubbles, présenté dès le début comme un agent de la CIA. Son rôle dans l’intrigue se révèle ici bien moins marquant, et le rend du coup moins attachant.

Le personnage de Nani est lui aussi légèrement modifiée, approfondi avec un rêve qui lui est propre : celui de faire de la biologie sous-marine. L’actrice Sydney Agudong est d’ailleurs plutôt convaincante tout du long, tout comme Maia Kealoha qui joue Lilo. Mais leurs prestations n’effacent pas le désordre ambiant qui devrait surtout plaire aux enfants, quand les plus grands se demanderont (comme souvent) si ce remake de Disney était bien nécessaire.

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