Dans ce film à Cannes, Jodie Foster nage en plein délire et on plonge volontiers avec elle
FESTIVAL DE CANNES – Une psychiatre qui mène l’enquête sur un meurtre ? Ça ne pouvait pas commencer mieux qu’avec Psycho Killer. Et Rebecca Zlotowski ne pouvait pas rêver meilleure actrice que Jodie Foster pour l’incarner. La réalisatrice française est venue présenter Vie Privée, son sixième long-métrage hors compétition au Festival de Cannes ce mardi 20 mai, avant sa sortie le 26 novembre prochain.
En plus de la plus frenchie des actrices américaines, Rebecca Zlotowski retrouve Virginie Efira, qu’elle avait déjà fait tourner dans son dernier film Les Enfants des autres. Daniel Auteuil, Mathieu Amalric ou encore Vincent Lacoste viennent compléter ce casting prestigieux. Vie Privée raconte l’histoire de Lilian Steiner (Jodie Foster), une psychiatre de renom à Paris, qui apprend subitement la mort d’une de ses patientes, Paula (Virginie Efira).
Lorsqu’elle apprend qu’il s’agit d’un suicide, avec des médicaments qu’elle avait prescrits, la médecin se persuade qu’il s’agit d’un meurtre, commis par la fille (Luàna Bajrami) ou le mari (Mathieu Amalric). La psychiatre se transforme alors en enquêtrice et part en filature au milieu de la nuit, loin de Paris. Pour mener son investigation, elle renoue avec son ex-mari, joué par Daniel Auteuil qui apporte beaucoup de tendresse au film.
Si Jodie le dit
Lilian, qui entend plus qu’elle n’écoute, enregistre chacune de ses sessions avec des patients sur des minidisques ou cassettes. Ni une, ni deux, la voilà qui rejoue les archives avec Paula, prenant ses confidences sur le divan pour vérité suprême. Elle respire l’assurance avec son carré strict (la coiffure préférée des psychiatres au cinéma), ses vêtements bien taillés et son regard bleu perçant.
Et surtout, Jodie Foster est si convaincante qu’on a envie de la croire même lorsque son personnage part dans des théories complètement irrationnelles. L’actrice de 62 ans, récompensée d’une Palme d’or d’honneur en 2021, épate avec son français parfait, même si son personnage, américain comme elle, galère encore un peu avec le verlan.
Lilian n’est pas particulièrement sympathique, et est même carrément désagréable avec son fils (Vincent Lacoste) qui vient d’être papa. Mais son humour pince-sans-rire, ses injures en anglais et son obsession irrépressible la rendent attachante et donnent plaisir à la suivre dans sa folie.
Grâce aux dialogues fins et aux performances de chacun, ce thriller psychologique est franchement réjouissant. On se prend au jeu facilement et l’enquête conserve son mystère jusqu’au bout. La vérité force notre héroïne à faire face à ses propres craintes et problèmes. Un comble pour une psychiatre. Et un plaisir pour nous.
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