Europe 1 et Cyril Hanouna rappelés à l’ordre pour manque d’honnêteté lors de cette séquence

MEDIAS – Un rappel à l’ordre de plus pour Cyril Hanouna. L’Arcom est intervenue ce mardi 20 mai auprès de la chaîne de radio Europe 1 et de l’émission On marche sur la tête, présentée par l’animateur star de Touche pas à mon poste. Le gendarme de l’audiovisuel a estimé « qu’un manquement de la station aux exigences d’honnêteté et de rigueur qui lui incombent dans la présentation de l’information était caractérisé », et a « fermement demandé de veiller, à l’avenir, à leur respect ».

En cause, on retrouve une séquence datant du 11 novembre 2024. Alors que Cyril Hanouna mène un débat sur l’antisémitisme après les violences trois jours plus tôt à Amsterdam à l’encontre de supporters de football israéliens, l’animateur fait intervenir à l’antenne un certain « Stéphane de Vendée », présenté comme un auditeur. Ce dernier se lance alors dans un propos attaquant frontalement La France insoumise, déclarant que le « terreau arabo-musulman, travaillé par une propagande islamiste, est aussi un terreau électoral pour l’extrême gauche et LFI, qui l’utilisent sans vergogne et renouent avec une vieille tradition ».

Sauf que Stéphane n’était pas un auditeur lambda. Comme l’avait expliqué le soir même le chroniqueur Jean-Michel Aphatie, cette personne était en réalité une personnalité politique : Stéphane Buffetaud. « Député européen entre 1997 et 1999 pour le compte du Mouvement pour la France, un groupuscule dirigé jadis par Philippe de Villiers, un ami d’Europe 1, de CNEWS, du JDD et de Pascal Praud », avait détaillé dans un message sur X le chroniqueur de Quotidien.

« Une personnalité politique »

Surtout, la carrière politique de Stéphane Buffetaud était loin d’être enterrée. Quelques mois plus tôt seulement, il avait été candidat aux élections législatives pour le Rassemblement national, dans la 5e circonscription de Vendée. S’il avait été défait au second tour par le candidat Horizons, il n’en reste pas moins qu’il était toujours actif politiquement.

Et c’est ce qu’a retenu l’Arcom, qui a considéré dans sa décision que « la présentation de cet auditeur par son seul prénom alors qu’il est une personnalité politique ayant exercé un mandat électif, notamment candidat aux dernières élections législatives, ne satisfaisait pas aux obligations » auxquelles doivent se soumettre les médias.

« Jean-Michel Aphatie, c’est l’Arcom en fait »

Cyril Hanouna avait pourtant livré quelques détails sur le profil de l’auditeur après quelques minutes d’intervention. « Stéphane, je tiens à dire que vous connaissez ce que vous dites, puisque vous êtes ancien député européen. Vous parlez de ce que vous vous connaissez ». Puis Stéphane Buffetaud avait lui-même expliqué une dizaine de minutes plus tard qu’il avait été candidat et « soutenu par le Rassemblement national » aux élections législatives anticipées de juin 2024.

Mais ces précisions faites à l’antenne n’ont pas convaincu le gendarme de l’audiovisuel, qui affirme que « le caractère engagé de ses déclarations impliquait d’autant plus que sa qualité soit clairement indiquée aux auditeurs, afin qu’ils puissent être en mesure de contextualiser son argumentaire ». Ou encore que « les précisions tardives relatives aux fonctions occupées par cet intervenant, à son initiative et non à celle de l’animateur, ne sauraient modifier ce constat ».

Le 12 novembre dernier, au lendemain de cette émission et face aux critiques de Jean-Michel Aphatie, Cyril Hanouna n’avait pas hésité à tancer le message du chroniqueur de Quotidien. « Jean-Michel Aphatie c’est l’Arcom en fait […] Si j’étais lui, je m’occuperais plutôt de ses audiences », disait-il sur Europe 1. Il n’a beau pas être le gendarme de l’audiovisuel, il semblait bien que ses commentaires et critiques n’étaient pas infondés.

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