Dans les hôtels ou les transports, Sarah El Haïry prône une « contre-tendance pro-kids »
ENFANTS – La fronde de Sarah El Haïry contre le « no kids » dans les lieux publics ou touristiques n’est pas terminée. Après avoir pris position le 15 mai contre « le développement de mouvements, d’espace “no kids”, où les enfants ne sont plus les bienvenus, où les enfants sont invisibilisés, voire interdits », la Haute-commissaire à l’Enfance souhaite aller plus loin.
Dans Le Parisien ce 23 mai, elle dénonce cette tendance, encore très minoritaire en France, qu’elle décrit comme « une violence faite aux enfants ». « On ne peut pas dire d’un côté qu’il faut accompagner les familles et de l’autre distiller l’idée que les enfants sont une nuisance », souligne-t-elle dans une interview accordée à nos confrères. Elle y insiste sur la pression qui s’exerce à la fois sur les enfants et les parents.
« On n’accepte plus qu’ils pleurent, qu’ils bougent, qu’ils parlent, et on met une pression extrêmement forte sur les parents pour éviter qu’ils interagissent avec eux dans les lieux publics, s’agace-t-elle. Voilà pourquoi on met son fils ou sa fille devant un dessin animé dans le train. D’un côté, on culpabilise les parents, de l’autre, plus personne n’accepte que les enfants bougent. Ce n’est pas entendable ! »
« Aller plus loin que les wagons famille dans les trains »
Elle annonce dans Le Parisien qu’elle souhaite agir et « promouvoir une contre-tendance pro-kids ». Elle compte notamment réunir, mardi 27 mai, l’ensemble des fédérations du tourisme, des transports, de l’urbanisme pour « penser une société à hauteur d’enfant ». « Il y a bien un wagon famille dans les trains mais je suis sûre que l’on peut aller plus loin. Il faut inclure les enfants », promet-elle.
Interrogée sur le fait de porter plainte contre les établissements – hôtels, compagnies, campings – qui discriminent les enfants, elle n’est pas contre et dit être en train d’étudier cette piste. « Mes services juridiques sont en train d’analyser la situation. La tendance “no-kids” ne doit pas s’installer dans l’opinion », martèle-t-elle.
L’article 225-1 du Code pénal interdit déjà « toute distinction opérée entre les personnes physiques, sur fondement de leurs origines, leur sexe, leur situation de famille, leur âge », sous peine de trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende. Les hôtels et restaurants en question flirtent donc avec la légalité en créant des espaces « uniquement pour les adultes » (adults only) et non « interdits aux enfants ».
La sénatrice socialiste Laurence Rossignol, par le biais d’une proposition de loi, souhaite ajouter à cet article la phrase suivante : « Constitue également une discrimination l’exclusion de mineurs de lieux de vie, de l’espace public, d’espaces commerciaux, des transports et toute autre exclusion qui ne serait pas justifiée par des exigences de sécurité propres aux enfants ou par l’absence de capacité civile. » Son objectif : « attirer l’attention du débat public » avant que cette pratique commerciale ne s’installe dans notre pays. Une proposition qui va dans le sens de Sarah El Haïry.
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