Roland-Garros, aéroports… Les taxis prévoient d’autres blocages si les négociations échouent
TAXIS – Des discussions sous haute pression. Les représentants des chauffeurs de taxi sont attendus ce samedi 24 mai à 17 heures au ministère des Transports, en présence de François Bayrou. L’objectif : trouver une issue au conflit entre l’intersyndicale et le gouvernement qui dure depuis bientôt une semaine en raison d’une nouvelle convention régissant le transport des patients et qui prévoit une unification des tarifs, aujourd’hui hétérogènes selon les départements. Pour l’exécutif, il s’agit de déminer le mouvement de protestation lancé lundi 19 mai et qui n’a pas faibli, les taxis en grève menaçant même de converger vers Matignon.
Dans l’entourage de François Bayrou, on assure que la réunion de ce samedi avec les représentants de la profession – que le Premier ministre « ouvrira » – permettra d’« échanger » autour des sujets qui fâchent. En face, les taxis se montrent déterminés et menacent d’amplifier la mobilisation si les négociations n’aboutissent pas. Le gouvernement est attendu au tournant : « au moins 300 » taxis ont passé la nuit de vendredi à samedi sur le boulevard Raspail à Paris, aux abords du ministère des transports, selon le comptage de l’association Élite Taxis. Sur place, ils sont nombreux à tabler sur un « durcissement » du mouvement.
Si la réunion « ne répond pas aux attentes de tous les artisans », il est possible qu’un durcissement du mouvement « démarre très tôt, dès l’issue de la réunion », a prévenu, entre deux jets de pétards, Bernard Crebassa, le président de la Fédération nationale des artisans du taxi (FNAT) interrogé par l’AFP. Mais rien n’indique qu’une avancée des discussions est possible. Quand Benoît Gallion, président de l’Union syndical des taxis de Loire cité par RMC, fustige une convention sur les tarifs « décidée de manière unilatérale » et demande qu’elle soit gelée puis « renégociée avec un médiateur », le gouvernement, lui, a déjà assuré vendredi qu’il ne fera pas « machine arrière ».
Les taxis menacent de « s’occuper de Roland-Garros »
Et si les deux parties campent sur leurs positions, de nouveaux blocages seront à prévoir selon Emmanuelle Cordier, présidente de la Fédération nationale du taxi. Si le gouvernement n’écoute pas les revendications des professionnels, « nous allons nous occuper de Roland-Garros », a-t-elle menacé ce samedi au micro de franceinfo, rappelant qu’un préavis de grève a été déposé « jusqu’au 30 mai ». La représentante a également indiqué que les taxis prévoient de bloquer les aéroports de « Roissy Charles de Gaulle et d’Orly » dès lundi. Même son de cloche chez les taxis présents près du ministère des Transports et interrogés par l’AFP ce samedi. « Il va falloir continuer à montrer notre mécontentement de façon pacifique », a prévenu Noël, chauffeur depuis 21 ans et qui souhaite « des blocages de plus en plus durs ».
Mais du côté de l’exécutif, on maintient que la réforme du système de tarification, qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, est indispensable pour limiter la croissance des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés (un bon de 45 % depuis 2019, souligne l’AFP). Le nouveau système reposera sur une prise en charge de 13 euros par l’Assurance maladie, puis un tarif kilométrique. Il est conçu pour dissuader les retours à vide ou les temps d’attente trop longs. D’après le directeur général de l’Assurance maladie Thomas Fatôme, « la très grande majorité des taxis seront gagnants avec ce nouveau modèle, car il s’appuie sur une logique de transporter davantage de patients ».
L’argumentaire gouvernemental ne convainc pas les professionnels, dont la colère est aussi motivée, une fois de plus, par la concurrence des VTC (voitures de transport avec chauffeur) et des plateformes comme Uber ou Bolt. Pour tenter d’apaiser les taxis sur ce point, le ministre des Transports Philippe Tabarot a promis vendredi sur BFMTV « des contrôles sur les VTC », indiquant que « des amendes forfaitaires existent et vont tomber » s’ils ne respectent pas la réglementation. Le sujet semble plus explosif que jamais : plusieurs agressions de VTC ont été rapportées cette semaine par l’antenne française d’Uber et dans plusieurs médias.
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