Glucksmann dit non à une grande primaire et relance la guerre des gauches
POLITIQUE – Il était relativement discret et silencieux depuis quelques mois. Mais à quelques jours du vote des adhérents pour le premier tour du Congrès du Parti socialiste, l’eurodéputé Raphaël Glucksmann est sorti officiellement du bois. Sans trop de surprise, le fondateur du petit parti Place Publique a expliqué au Monde et à BFMTV, qu’il ne se soumettrait pas à une grande primaire à gauche.
« Je ne participerai pas à une primaire. Nous voulons d’abord discuter avec le Parti socialiste d’une offre commune, dans le mouvement des européennes et avec un cap clair. C’est ce qui permettra une dynamique. Nous ouvrirons à d’autres forces politiques et sociales dont les visions sont compatibles. Je ne participerai pas à un truc d’appareils qui produit une synthèse molle. Car ça ne fonctionnera pas », a-t-il détaillé. L’eurodéputé s’inscrit de nouveau dans la lignée portée par Nicolas Mayer-Rossignol, opposé à Olivier Faure et Boris Vallaud pour prendre la tête des roses.
Tous les trois portent la rupture avec LFI, mais les nuances se portent sur 2027 et la censure. Si Olivier Faure prône une « plateforme » allant de Ruffin à Glucksmann, à l’inverse le maire de Rouen défend dans sa contribution l’idée d’un PS comme point de fédération et d’attraction, qui agrégerait « ceux qui sont au PS et ceux qui sont à l’extérieur ». Ce que ne manque pas de théoriser Raphaël Glucksmann : « À gauche, il y a deux pôles dominants et clairs. L’un est structuré autour de LFI. Nous avons commencé à structurer l’autre lors des européennes ».
Entend-il porter lui-même en 2027 ce « pôle démocrate, social et écologiste » ? « On verra ensuite, bientôt, qui est le mieux placé pour le faire ». Pas question non plus de répondre à l’invitation du 2 juillet de Lucie Castets qui plaide pour une primaire la plus large possible, puisque « LFI est conviée à ce rendez-vous ».
La réponse de Glucksmann à Tondelier et Ruffin
Une façon aussi pour Raphaël Glucksmann d’opposer une de fin de non-recevoir à la proposition de François Ruffin qui appelait dans Libération cette semaine à rassembler la gauche « de Philippe Poutou à François Hollande ». Mais aussi à Marine Tondelier. La patronne des Écologistes a fait de l’unité de la gauche pour 2027 un véritable mantra. « Quand Marine Tondelier dit : “Rangez vos ego dans votre poche et participez à l’offre collective”, elle doit comprendre qu’il ne s’agit pas d’ego justement. Il s’agit d’idées, de principes. Et mettre ses principes dans sa poche, c’est la certitude de la faillite morale et de la défaite politique », lui réplique l’eurodéputé.
Irresponsable, lui a répondu, à son tour, la conseillère d’Hénin-Beaumont sur X. Tout en assurant qu’elle ne niait pas les différences entre LFI et Place Publique, Marine Tondelier s’est dite « choquée qu’on puisse se contenter de dire “je ne mettrai pas mes principes dans ma poche” (…) Si l’extrême droite arrive à l’Élysée du fait de vos divisions, que ferez-vous : vous vous réjouirez de vos principes intacts ? Mais enfin ! ». Une « inconséquence » a également taclé par Benjamin Lucas, député Génération.s. « Sectarisme irresponsable », a réagi Alexis Corbière.
À deux ans de la présidentielle, l’idée d’une primaire à gauche patine. Historiquement la France insoumise y a, de toute façon, toujours été opposée.
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