LFI et Glucksmann n’ont jamais semblé aussi alignés que sur la primaire à gauche

POLITIQUE – À gauche, la présidentielle 2027 se prépare un peu comme Koh Lanta, certains privilégient les alliances avant la réunification, d’autres après. Alors que les socialistes s’apprêtent à élire le premier des roses d’ici quelques jours, voici qu’est revenue dans le débat public l’idée d’une grande primaire de la gauche. Si chacun y va de sa proposition, LFI et Raphaël Glucksmann, dont l’inimitié ferait tressaillir Denis Brogniart, n’ont jamais paru aussi alignés. Explications.

La semaine dernière, dans le sillage des appels à l’unité de Marine Tondelier, François Ruffin a relancé l’idée d’une primaire de gauche rassemblant tous les partis du NFP, de « Poutou à Hollande ». Mais promettant tout de même de l’emporter pour porter tout ce petit monde au deuxième tour.

Merci mais non merci, lui ont répondu en somme l’eurodéputé ainsi que LFI. Manuel Bompard interrogé au Grand Jury de RTL ce dimanche 25 mai, a refusé niet l’idée d’une participation insoumise à une primaire. Mais assure que le parti mélenchoniste compte néanmoins faire une « proposition de candidature » au reste de la gauche. « Il y a aura une candidature insoumise à la présidentielle (…) ensuite nous, on souhaite que ça puisse être une candidature commune à d’autres », a défendu le député des Bouches-du-Rhône, se gardant de préciser comment cela pourrait être « commun » sans passer par des négociations.

Même logique peu ou prou du côté de Raphaël Glucksmann, qui soutient Nicolas Mayer-Rossignol au Congrès socialiste. Vendredi soir dans Le Monde il mettait en avant le pôle d’attraction que doit constituer le PS et qui sera à même d’agréger ensuite des personnalités extérieures, comme Cazeneuve, Hamon et donc Glucksmann. Selon le maire de Rouen, « très réservé sur le principe de primaire », c’est de là qu’émergera un candidat social-démocrate en vue de 2027.

Dans les deux cas, la logique semble en réalité identique : « il n’y aura qu’à se ranger derrière nous puisque notre candidature s’imposera ». Fermer le ban. Raphaël Glucksmann n’entend pas plus donner suite à l’invitation du 2 juillet de Lucie Castets, « pour rassembler la gauche ». Les insoumis non plus, selon L’Humanité.

L’espoir d’une primaire arrimé à une éventuelle victoire de Faure

Les deux pôles les plus éloignés de la gauche ayant maintenant pris le large face à la proposition, les partisans – et donc éventuels participants – d’une primaire se réduisent à peau de chagrin. Lesquels arriment aussi leurs espoirs à une éventuelle victoire d’Olivier Faure au Congrès PS. « Si l’orientation d’Olivier Faure ne gagne pas ce congrès, l’idée d’une candidature commune de la gauche en 2027 s’effondre », s’alarme auprès de l’Opinion, Johanna Rolland, soutien du député de Seine-et-Marne. La maire de Nantes a, dans la foulée de l’appel de Lucie Castets, publié une tribune d’édiles dans le Nouvel Obs samedi avec l’écologiste Éric Piolle, et le communiste Patrice Bessac pour défendre une candidature commune de gauche.

Même si Olivier Faure portait à nouveau l’idée d’une primaire après une hypothétique victoire, est-il envisageable qu’elle se fasse, sans bronca des partisans de Nicolas Mayer-Rossignol qui comptent notamment Carole Delga, François Hollande. Et seulement avec les Écologistes, le PCF – pas vraiment emballé pour le moment -, et auxquels s’ajouteraient François Ruffin et Clémentine Autain ?

Mis face aux impossibilités des uns et des autres à s’entendre sur le fond comme sur le périmètre, alors que les municipales devraient aiguiser un peu plus les dissensions, le Picard persistait face à Nathalie Saint-Cricq ce dimanche, prophétisant que l’idée finisse par s’imposer : « Ça se fera (…) L’union s’est faite à des moments où ça paraissait le plus impossible ».

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