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Il n’y a pas que les supporters du PSG qui sont furieux de la vente des places pour la finale

FOOTBALL – On sait de nombreux supporters du PSG en colère contre la direction du club pour la répartition des places pour la finale de la Ligue des Champions, ce samedi 31 mai à Munich. Mais du côté de l’Inter Milan, les relations ne sont pas beaucoup plus apaisées entre les ultras et les dirigeants.

Pour ce match, le club italien a fait un choix fort pour la répartition des 18 000 places qui lui ont été accordées : ne faire aucune distinction entre les différents secteurs de supporters, et de simplement faire primer l’ancienneté. Cette décision peut paraître anodine, voire logique pour celles et ceux éloignés du football.

Mais elle est en réalité lourde de conséquences pour les groupes d’ultras du club italien qui sont mis dans la même situation que les autres supporters. Et risquent donc très fortement de ne pas pouvoir assister à une finale où rêvent évidemment de se rendre un nombre conséquent de fans nerrazurri. Les membres de la « Curva Nord » – le « virage nord » du stade, où sont installés les différents groupes d’ultras -, ont ainsi exprimé publiquement leur mécontentement contre leur club. La Corriere della Serra affirme ainsi ce lundi 26 mai que « seul un nombre infime a reçu le code permettant d’accéder à l’achat des billets ».

Le procès « Doppia Curva » au cœur de la querelle

Les ultras du club ne comptent pas rester sans rien faire. Ces derniers ont mandaté un avocat, qui a interpellé le président de l’Inter Milan mais aussi la justice italienne dans une lettre. Dans celle-ci, il affirme avoir « reçu un mandat des membres de la direction de la Curva Nord pour demander une réunion urgente visant à planifier le déplacement pour la finale de la Ligue des champions à Munich ».

Mais cette répartition des billets par l’Inter n’est n’est pas du tout fortuite. Elle n’est pas non plus une erreur mais la confirmation de relations difficiles entre le club milanais et le groupe de supporters de la « Curva Nord ». En mars dernier s’est ainsi ouvert le procès de la « Doppia Curva » (littéralement double virage), où seize supporters des clubs de l’Inter Milan et de l’AC Milan sont accusés d’extorsions au profit de la mafia calabraise, avec des commissions exorbitantes prises sur la gestion des parkings, des buvettes, ou sur la revente de billets au noir.

Parmi les accusés figure notamment Renato Bosetti, le président actuel de la « Curva Nord ». Mais aussi ceux qui dirigeaient le groupe avant lui, Andrea Beretta et Marco Ferdico, également accusés d’avoir été directement impliqués dans le meurtre de l’héritier de l’une des plus puissantes familles de la mafia calabraise, Antonio Bellocco. Le parquet de Milan a requis le vendredi 23 mai respectivement 9 et 8 ans de prison contre Beretta et Ferdico.

Un précédent en 2023

Depuis, la direction de l’Inter cherche à prendre ses distances avec ses groupes d’ultras. D’autant plus que pour la dernière finale de Ligue des Champions du club en 2023 à Istanbul, les mêmes Andrea Beretta et Marco Ferdico avaient directement appelé et fait pression auprès de l’entraîneur de l’Inter, Simone Inzaghi, et de la légende et vice-président du club, Javier Zanetti, pour doubler le nombre de places qui leur était attribué. Réclamation qu’ils avaient obtenue… mais dont l’enquête « Doppia Curva » avait montré que les figures de la « Curva Nord » s’étaient enrichies de plusieurs centaines de milliers d’euros grâce à ces billets.

Cette année, les ultras intéristes avait dit être prêts à « fournir les noms » à l’avance, payer à l’avance les billets et empêcher « tout changement de nom » (et donc toute revente des tickets). Mais les dirigeants de l’Inter ne semblent jusqu’ici avoir donné aucune suite à leurs demandes. Une manifestation des ultras est prévue ce lundi à 18h devant le siège du club.