Politique

Au PS, les enchères commencent pour conquérir Boris Vallaud, devenu faiseur de roi

POLITIQUE – Boris tout puissant (ou presque). Le chef des députés socialistes Boris Vallaud ne fait certes pas partie des finalistes du congrès PS pour prendre la tête des roses. Il termine troisième du premier tour, derrière les deux favoris, le sortant Olivier Faure et son challenger Nicolas Mayer-Rossignol. Mais, avec ses 20 % ce mercredi 28 mai (contre 40 % pour les autres), il devient incontournable.

En témoignent les premières prises de parole des deux derniers candidats. Placé juste derrière Olivier Faure par les militants à l’issue de cette première manche, Nicolas Mayer-Rossignol a rapidement lancé les enchères (depuis le studio de RTL à 7h40) pour convaincre son camarade de l’Assemblée nationale de le rejoindre. Objectif « dream team ».

« Sur le fond, il faut enfin que le Parti socialiste produise de nouvelles idées. Boris (Vallaud) l’a proposé, nous l’avons proposé. On peut se rassembler là-dessus et forger une dream team, un collectif », a-t-il ainsi expliqué, en appelant le chef des députés PS à s’engager pour un « nouveau collectif de direction. »

Appels au ralliement

En clair, l’édile promet à Boris Vallaud de lui faire une place dans son projet, lequel rassemble déjà toutes les tendances socialistes qui s’opposent à Olivier Faure, d’Hélène Geoffroy à Philippe Brun en passant par Karim Bouamrane.

« Boris et ses amis et nous-mêmes avons dit “il faut un parti qui travaille beaucoup plus et un parti qui se rassemble”, il faut arrêter les divisions », a encore exhorté Nicolas Mayer-Rossignol, assurant toutefois ne vouloir pousser une logique de « débauchage. » « C’est à lui » que revient la décision, a-t-il souligné.

Dans ce contexte, Olivier Faure n’a guère attendu longtemps pour enchérir sur l’offre de son concurrent. Ou en tout cas, proposer le même type de ralliement. Dans un entretien à l’AFP ce mercredi en fin de matinée, le premier secrétaire invite à son tour Boris Vallaud à le « rejoindre » pour « former une nouvelle direction. »

« J’appelle Boris et celles et ceux qui l’ont accompagné à nous rejoindre pour former cette nouvelle direction, faire en sorte que nous puissions améliorer tout ce qui doit l’être », explique-t-il, avec les mêmes mots que son adversaire.

Vallaud peut éviter le remake de Marseille

Les résultats définitifs du premier tour seront rendus publics dans les prochaines heures, à l’issue d’une « commission de recollement », qui pourrait être tendue. Selon les données provisoires communiquées dans la nuit de mardi à mercredi par les entourages des trois candidats, Olivier Faure est arrivé en tête du premier tour. Mais avec un débat sur l’ampleur des scores, et de son avance.

Son entourage annonce un score d’environ 42 % contre 40 % pour Nicolas Mayer-Rossignol (et un écart d’environ 500 voix), et 18 % pour Boris Vallaud. L’équipe du maire de Rouen évoque un score plus serré de 41 %-41 %, avec seulement quelques voix de plus pour le premier secrétaire sortant, quand l’entourage du chef des députés PS le voit plutôt atteindre la barre des 20 %.

Pour rappel, Boris Vallaud s’est lancé dans la course il y a plusieurs semaines pour éloigner, entre autres, le spectre du congrès de Marseille (2023) qui avait failli tourner au pugilat entre Olivier Faure et ses mêmes opposants internes, menés déjà par Nicolas Mayer- Rossignol. L’élu Landais est donc en capacité d’éviter ce mauvais remake pour la finale du 5 juin. Mais il faudra choisir.