Prêt à sortir, le nouvel album de Damso compte plusieurs featurings… dont un avec une IA
MUSIQUE – « C’est mon bébé qui s’en va. » Devant un millier de fans survoltés, le rappeur belgo-congolais Damso a dévoilé en avant-première, mardi 27 mai à Paris, son nouvel album BĒYĀH, qui sort ce vendredi et qu’il présente comme le dernier dans ce format. « C’est beau de partager ça », a déclaré l’artiste de 33 ans dans la salle du Trianon.
Environ 1 300 fans ont assisté à une session d’écoute en avant-première organisée par la plateforme de streaming française Deezer. Ce n’est pas une première : le rappeur avait déjà proposé des écoutes publiques pour J’ai menti, précédent album surprise paru en 2024.
Ce nouvel album se compose de 15 titres, dont un duo avec la chanteuse Sarah Sey. Une chanson incorpore également de l’intelligence artificielle, que l’artiste présente comme un featuring. « Ce sont des chœurs de voix faits avec l’IA. On tente des choses, c’est un outil », a expliqué Damso, qui dit vouloir « se concentrer sur le son » – que la voix soit artificielle ou naturelle.
Le rappeur a ménagé ses effets pour la sortie de ce disque, entre campagne de promotion esquissée dès 2022 et dissémination d’indices. À Cannes, l’artiste a monté les marches du festival pour R.E.M : Épisode 00, un court-métrage entre science-fiction et dystopie qui accompagne l’album.
« Fini le format album » pour Damso
Actif depuis le début des années 2000, Damso – William Kalubi Mwamba à l’état civil – a percé réellement 16 ans plus tard avec Batterie faible. Il s’est imposé comme l’un des poids lourds du rap francophone avec des albums aux titres cryptiques (Ipséité, Lithopédion) et aux productions soignées, avec un flow reconnaissable et des textes sans détour, même si certaines paroles jugées sexistes par des associations féministes ont fait polémique.
Considéré par ses admirateurs comme un poète sombre et corrosif, Damso ne s’épargne pas dans sa musique, entre réussite et excès. Né au Zaïre – aujourd’hui République démocratique du Congo – il a fui la guerre avec ses parents. Il a posé avec d’autres rappeurs comme Ninho et Gradur sur le titre Free Congo, pour dénoncer le conflit qui gangrène la RDC depuis une trentaine d’années.
Quelle sera la suite de la carrière du rappeur, connu également pour ses collaborations, dont une avec Werenoi, champion des ventes d’albums décédé brutalement mi-mai à 31 ans ? « J’ai fini le format album, c’est le son qui m’intéresse, pas le format », a-t-il assuré devant des journalistes, en disant avoir « envie de faire des sessions ouvertes d’enregistrement ».