Vallaud ne choisit pas entre Faure et Mayer-Rossignol (mais laisse un indice)
POLITIQUE – Il était courtisé depuis son score notable lors du premier tour du Congrès socialiste qui lui confère un rôle de « faiseur de roi » dans le match retour qui oppose Olivier Faure à Nicolas Mayer-Rossignol. Mais il a décidé qu’il ne se mettrait au service exclusif ni de l’un, ni de l’autre. Dans un communiqué diffusé ce vendredi 30 mai, Boris Vallaud laisse la liberté de vote à ses soutiens pour choisir entre les deux finalistes.
Une position attendue de la part du député des Landes qui, depuis son entrée dans la compétition, refuse la logique d’une confrontation des deux blocs au sein du PS. « Au sein d’Unir, nous venons d’histoires différentes et nous chérissons notre diversité qui est notre force », pointe le communiqué, qui insiste sur l’enseignement majeur de ce premier tour : « aucun texte d’orientation n’aura de majorité absolue dans nos instances ».
Autrement dit, rien ne sera possible, dorénavant, sans le courant porté par Boris Vallaud. Une situation que le président du groupe PS à l’Assemblée nationale entend concrétiser via « un pacte de gouvernance » comprenant « une ouverture de la direction nationale du PS à l’ensemble des sensibilités et un respect des minorités ». Toujours sur le plan organisationnel, Boris Vallaud demande « la mise en œuvre effective de notre ligne stratégique et de nos propositions ».
Durant la campagne, l’intéressé a poussé plusieurs sujets de fond, comme la création de médias militants, le lancement d’une école de formation politique (« l’académie Léon Blum ») ou encore la défense du concept de « démarchandisation » de la société. « Ces dernières semaines, on était un peu les seuls à parler du fond et des idées. L’idée ce sera de pérenniser tout ce travail », expliquait dans la semaine au HuffPost un soutien de Boris Vallaud. Et histoire d’acter, concrètement, son objectif de « réconciliation », le député des Landes laisse à ses soutiens la possibilité de se positionner pour Olivier Faure ou Nicolas Mayer-Rossignol à titre personnel.
« De Ruffin à Glucksmann »
Pour autant, Boris Vallaud semble semer un indice indiquant sa préférence. Dans le communiqué, est érigé en « impératif » le fait « d’occuper une place centrale dans une campagne commune de la gauche de Glucksmann à Ruffin ». De Glucksmann à Ruffin ? Difficile de ne pas y voir une référence directe à ce que martèle publiquement Olivier Faure depuis plusieurs semaines, quand Nicolas Mayer-Rossignol plaide plutôt pour une « fédération de la gauche et des écologistes ». Quoi qu’il en soit, les deux finalistes jugent (sans surprise) ce communiqué compatible avec leurs projets respectifs.
Sur le réseau social X, le maire de Rouen dit répondre « positivement » à la « proposition d’un pacte de gouvernance » et affirme vouloir aboutir à une « direction collégiale du PS ainsi que l’ouverture du secrétariat national à toutes les sensibilités », comme le demande Boris Vallaud. « Nous continuerons d’unir tous les socialistes pour faire du PS un parti de masse, qui écoute ses militants, qui bosse et s’affirme par ses idées et ses propositions. Nous appelons toutes celles et ceux qui souhaitent cela à travailler ensemble », insiste Nicolas Mayer-Rossignol.
En face, c’est le mandataire d’Olivier Faure, Pierre Jouvet, qui s’est exprimé via un communiqué. « Boris Vallaud a porté des idées nouvelles dans ce congrès qui vont dans le sens de la modernisation et de la rénovation de notre parti que nous voulons poursuivre et amplifier », assure l’eurodéputé, affirmant que le courant du chef des socialistes partage « la même volonté de construire le rassemblement de la gauche et des écologistes ». Et le bras droit d’Olivier Faure d’insister : « Avec Olivier Faure, nous souhaitons construire avec Boris Vallaud et l’ensemble de ses soutiens la future gouvernance du Parti socialiste : une équipe au travail pour structurer un projet et préparer les victoires futures ».
Les deux finalistes seront départagés lors d’un second tour jeudi 5 juin, avant un congrès de validation des résultats prévu du 13 au 15 juin à Nancy.
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