Pour son arrière-petit-fils, la panthéonisation d’Alfred Dreyfus serait « justifiée »
POLITIQUE – Une demande lourde de sens. Au lendemain d’un vote symbolique sur Alfred Dreyfus à l’Assemblée nationale, son arrière-petit-fils a appelé ce mardi 3 juin sur RTL à envisager la panthéonisation de son aïeul.
« La panthéonisation d’Alfred Dreyfus, c’est la question qui s’ouvre aujourd’hui », a déclaré Michel Dreyfus, invité de la matinale. « C’est un héros et à ce titre-là, ce serait tout à fait justifié qu’il soit au Panthéon », insiste-t-il.
Après cette interview de Michel Dreyfus, l’entourage d’Emmanuel Macron a pris la parole sur le sujet, affirmant que « depuis longtemps le président réfléchit à un geste nécessaire qui rappellera l’actualité du combat des dreyfusards et des valeurs du dreyfusisme ». « La conclusion de cette réflexion ne devrait plus tarder », a ajouté cette source auprès de l’AFP.
La décision de faire entrer une personnalité au Panthéon appartient au président de la République. Elle est suivie d’un décret au Journal officiel. La famille de la personne concernée peut également s’y opposer.
« Une conduite héroïque »
Lundi, l’Assemblée avait approuvé à l’unanimité une proposition de loi de Gabriel Attal « élevant Alfred Dreyfus au grade de général de brigade », un « acte de réparation » visant à parachever sa réhabilitation, 130 ans après sa condamnation. Le texte doit désormais être présenté au Sénat.
Pour Michel Dreyfus, ce vote a « réhabilité le militaire, mais derrière lui il y a l’homme, dont on découvre plus récemment qu’il a vraiment eu une conduite héroïque ». « Il a survécu à des conditions effroyables d’emprisonnement, il s’est battu du début à la fin de son affaire pour obtenir justice, il est retourné se battre pendant la Premier Guerre mondiale », énumère-t-il.
Lundi, le député socialiste Aurélien Rousseau avait lui aussi affirmé que « c’est au Panthéon que ce capitaine, général Dreyfus et sa femme devraient être accueillis ».
En 1884, le capitaine Dreyfus a été condamné pour trahison, sur la base de fausses accusations alimentées par un antisémitisme très ancré dans la société française de la fin du XIXe siècle. Il a finalement été innocenté en 1906, par un arrêt de la Cour de cassation.