On vous présente Loïs Boisson, le phénomène de Roland-Garros qui défie les statistiques
SPORT – Mais jusqu’où va-t-elle aller ? Devenue inarrêtable sur le court Philippe-Chatrier, Loïs Boisson, joueuse de tennis de 22 ans, s’est qualifiée ce lundi 2 juin pour les quarts de finale de Roland-Garros. Jamais une Française invitée par le tournoi n’était arrivé à un tel niveau dans le Grand chelem parisien depuis 2002 et Mary Pierce, rien de moins que la dernière Tricolore à avoir remporté Roland-Garros en 2000.
Après son exploit en huitièmes de finale face à l’Américaine Jessica Pegula, numéro 3 mondiale, Loïs Boisson (361e au classement WTA) a expliqué qu’elle ne pouvait pas espérer mieux en arrivant à Paris, elle qui « rêve » depuis son enfance de s’imposer ici.
L’ascension est d’autant plus belle que rien ne laissait présager qu’elle pourrait atteindre aussi aisément les quarts. La Dijonnaise est en effet une « invitée » de Roland-Garros, n’ayant pas pu participer à l’édition 2024 en raison d’une grave blessure au genou contractée en mai dernier. Désormais remise de sa rupture du ligament croisé du genou gauche, elle survole son premier Grand chelem en battant les meilleures mondiales.
« Gagner Roland-Garros, c’est un objectif aussi »
« Aujourd’hui, j’étais 100 % en forme, zéro douleur », a expliqué la nouvelle coqueluche du public de Roland-Garros, dans une interview à l’AFP après sa victoire sur Pegula. Loïs Boisson garde pourtant bien les pieds sur terre et affirme qu’« être en quarts, c’est une étape ». Celle qui était seulement 513e mondiale le 5 mai 2024 veut saisir sa chance d’être en forme au bon moment : « Gagner Roland-Garros, c’est un objectif aussi. »
Une joueuse qui, en dépit de ces objectifs élevés, refuse de céder à l’emballement. Au contraire de ceux qui scrutent ses performances, à l’instar de Yannick Noah, vainqueur de Roland-Garros en 1983, et qui était totalement déchaîné dans les gradins. « Oui ! Oui ! Elle est allée le chercher ! C’est fabuleux ! Oh quel kiff ! », s’est-il emporté quand sa « puce » a battu Jessica Pegula après 2 h 42 d’effort, raconte Ouest France.
Loïs Boisson peut aussi compter sur le soutien de sa famille, et en particulier celui de son père ancien basketteur professionnel. Il a fait une belle carrière dans des clubs prestigieux comme l’Asvel.
« Elle balançait la raquette parce qu’elle ne réussissait pas »
Si ce papa basketteur n’est pas encore très prompt à parler longuement de sa fille, son formateur à l’ASPTT Dijon, Patrick Larose, le fait très bien. « Dès huit ans, elle piquait des crises sur le terrain. Elle balançait la raquette aussi des fois parce qu’elle ne réussissait pas. Mais en fait, c’est parce qu’elle était tellement perfectionniste qu’elle ne voulait pas rater », raconte son premier entraîneur, auprès d’Ici Bourgogne.
Pour calmer ses angoisses, la Française a notamment fait un travail neuro-visuel, mis au point par son préparateur physique, Sébastien Durand. « L’idée est de connecter la prise d’information du cerveau à l’œil pour que la joueuse ne subisse plus l’information », explicite-t-il dans un entretien le 30 mai au journal L’Équipe.
Au prochain tour, Loïs Boisson défiera mercredi la Russe Mirra Andreeva (6e mondiale). Même en cas de défaite, elle aura déjà réussi plusieurs exploits : devenir la joueuse la moins bien classée à se hisser dans les quarts de finale d’un tournoi du Grand Chelem et la cinquième joueuse qualifiée en quarts de son premier tournoi du Grand Chelem, note L’Équipe. Il ne lui reste plus qu’à imiter son idole Rafael Nadal qui avait remporté, en 2005, son titre à Roland-Garros dès sa première participation.