Retailleau juge « minables » les attaques de Faure sur le « racisme d’atmosphère »
POLITIQUE – Contre-attaque. Bruno Retailleau dénonce ce mercredi 4 juin les critiques « minables », « insupportables » de la gauche, qui l’accuse d’entretenir un « racisme d’atmosphère » (selon l’expression d’Olivier Faure) après le meurtre d’un homme de nationalité tunisienne dans le Var, ce week-end.
« Pourquoi le dit-il ? Vous vous rendez compte de l’accusation ? C’est lamentable, minable, insupportable. Si j’ai bien compris Olivier Faure, c’est parce que je suis en première ligne sur l’islamisme que je donnerais du grain à moudre au racisme », a-t-il ainsi avancé sur RTL, en ajoutant : « l’islamisme, ce n’est pas l’islam, l’islamisme défigure la foi de nos compatriotes musulmans. »
Quelques minutes plus tard, sur Sud Radio, Olivier Faure maintenait ses propos de la veille. « Il entretient à dessein une forme d’atmosphère, un climat qui favorise les expressions qui sont celles du racisme », a-t-il ainsi martelé, à l’unisson de plusieurs responsables politiques, LFI, écologistes ou associatifs.
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Manuel Bompard, par exemple, le numéro 1 du mouvement insoumis, parle, lui, d’un « climat d’islamophobie. » « Quand monsieur Retailleau participe à une réunion publique et crie a bas le voile, alors qu’il est ministre de l’Intérieur et des cultes, évidemment il pointe du doigt l’ensemble des concitoyens français de confession musulmane », a-t-il ainsi rappelé sur TF1, en évoquant d’autres propos passés du locataire de la Place Beauvau.
« Je me rappelle qu’il a dit qu’il existe en France des Français de papier, une manière de distinguer les Français en deux catégories. Je me rappelle qu’il avait aussi expliqué qu’une partie des Français était “en régression vers leurs origines ethniques”, je cite », a-t-il ainsi énuméré, en estimant lui aussi que Bruno Retailleau « contribue » à un climat délétère « à l’œuvre depuis plusieurs mois. »
De fait, le président des Républicains est régulièrement accusé par la gauche de racisme ou d’obsession anti-Islam en ciblant, notamment par son vocabulaire, les immigrés, les musulmans, les jeunes de banlieue, Français ou pas. Il avait déjà essuyé de larges critiques du même genre fin avril, quand il a tardé à réagir au meurtre d’Aboubacar Cissé, un homme de nationalité malienne, tué de dizaines de coups de couteau dans une mosquée du Gard.
Depuis le nouveau meurtre, dans le Var, par un homme qui se réclame de l’extrême droite, plusieurs responsables religieux, politiques ou associatifs tirent la sonnette d’alarme. Les actes antimusulmans ont augmenté de 72 % au premier trimestre selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.
« Il est temps de s’interroger sur les promoteurs de cette haine », a ainsi affirmé le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz, mardi dans un communiqué, sans préciser les personnes visées, mais qui « dans les sphères politiques et médiatiques, sévissent en toute impunité et conduisent à des faits d’une extrême gravité. »