Comme « Surcompensation », les films et séries à voir d’urgence en ce mois des fiertés

CINÉMA – Les arcs-en-ciel sont de retour dans la rue, à la télévision et au cinéma. Si la très attendue nouvelle saison de Drag Race France édition « All Stars » ne devrait pas arriver avant le mois de juillet sur les antennes de France Télévisions, le mois des fiertés a, pour sa part, bel et bien commencé sur nos écrans.

Pas de Nicky Doll au programme, donc. Mais bien des drag-queens, quand même. Au menu – aussi – de ces festivités LGBT + : des histoires d’amour bisexuelles passées (mêlant entre autres Anna Mouglalis et Rebecca Zlotowski), le nouveau film du réalisateur de 120 Battements par minute, un groupe de skateurs queers et la dernière comédie très gay de Prime Video. Suivez le guide.

La sélection « mois des fiertés » au cinéma :

Dans son documentaire au titre évocateur de l’œuvre de Roland Barthes, Chloé Barreau dissèque son propre rapport à l’amour, et par là même celles et ceux dont elle est tombée amoureuse au cours de sa vie (lycée, inclus). Il y a des hommes, comme le poète Jean-Philippe Raîche, et des femmes, dont Anna Mouglalis et Rebecca Zlotowski la réalisatrice de Vie privée.

Encensé par la critique, le film dresse leurs témoignages face à la caméra, devant laquelle ils et elles laissent libre cours à leur parole (en l’absence de la réalisatrice, qui s’est au préalable retirée). Un tête-à-tête entre amants et maîtresses visant à mieux raconter ce drôle de sentiment amoureux qu’ils ont partagé. C’est en salles depuis le mercredi 4 juin.

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Le film, qui a bouleversé une petite poignée des festivaliers de la Croisette en mai dernier, est né sous une étoile particulière. Après la disparition de son réalisateur initial emporté par un cancer (Laurent Cantet), c’est son ami Robin Campillo qui en a repris la direction.

Produit par Marie-Ange Luciani (Anatomie d’une chute), Enzo raconte l’histoire d’un jeune garçon de bonne famille qui, contrairement à l’avis de ses parents qui souhaitent le voir se lancer dans de grandes études, prend la décision de bosser sur des chantiers. Là-bas, il va faire la rencontre d’un homme, un collègue ukrainien du nom de Vlad, qui risque bien d’ouvrir ses horizons. À voir au cinéma à partir du 18 juin.

On vous en parlait déjà au moment du festival Chéries-Chéris, en novembre dernier. Ça y est : le formidable documentaire de Florent Gouëlou sur les dessous de ses soirées drag à la Flèche d’or arrive sur grand écran.

À l’occasion du mois des fiertés, le réalisateur français (que certains connaissent pour son personnage de Javel Habibi, d’autres pour sa comédie romantique avec Cookie Cunty Trois nuits par semaine) se lance dans une grande tournée à travers la France pour faire découvrir son film beau, tendre et émouvant sur la scène drag de ce petit lieu de l’est parisien devenu en quelques années un lieu nécessaire de partage, de solidarité et de fête.

Sur les plateformes :

Passé plus ou moins inaperçu à sa sortie au cinéma en France en 2023, Kokomo City mérite d’être vu. Dans ce documentaire coup de poing, l’artiste trans américaine D. Smith, connue aux États-Unis pour avoir notamment collaboré avec des stars de la musique comme Lil Wayne, part à la rencontre de plusieurs travailleuses du sexe. Quatre femmes trans noires qui vont lui confier leurs histoires, forcément baignées de violence, de transphobie et de racisme, mais aussi d’une grande complexité. À retrouver sur MUBI depuis ce mois de juin.

Comme l’excellente série de HBO Betty à l’époque, le documentaire No Comply, skate et sexisme s’intéresse au même sujet : celui des rapports de domination dans les skateparks. Ici, nous sommes à Montpellier, où nous suivons une bande de skateurs et skateuses queers du nom d’Apax Skate Crew. Leur but : se réapproprier et occuper ces espaces de glisse pour les rendre plus inclusifs. Fort d’une esthétique vintage et de discussions brillantes, le film d’une cinquantaine de minutes est à visionner gratuitement sur france.tv.

Terminons cette sélection sur une note d’humour. Disponible depuis le mois de mai sur Prime Video, Surcompensation (Overcompensating, en version originale) est une drôle de série. Elle raconte l’histoire de Ben, ancien beau gosse du lycée qui à son arrivée à la fac tente de dissimuler son homosexualité en surjouant les codes de la virilité. Faisant penser à American Pie avec ses gags à gogo et ses soirées alcoolisées, cette nouvelle création signée Benito Skinner (Benny Drama sur Instagram) fustige l’un des grands maux de notre société : l’hétéronormativité.