Jean-Luc Mélenchon détourne une de ses célèbres phrases pour soutenir Rima Hassan
POLITIQUE – Un clin d’œil en guise de soutien. Jean-Luc Mélenchon était en meeting à Rouen mercredi 11 juin. Officiellement présent dans la préfecture de Seine-Maritime pour y parler paix et VIe République, l’ancien candidat à la présidentielle a longuement disserté sur la guerre en cours à Gaza et l’arrestation de l’équipage du Madleen, la Flottille de la liberté.
À bord de ce bateau très médiatisé, dont l’objectif était de briser le blocus humanitaire mis en place par l’armée israélienne en apportant de la nourriture et des médicaments aux Gazaouis, se trouvait l’eurodéputée Rima Hassan. Dans son discours, Jean-Luc Mélenchon n’a pas manqué de saluer le « courage » de la Franco-palestinienne qui n’a, selon lui, « pas peur de la mort ». Elle représente à ses yeux un modèle qui « montre aux filles de quoi elles sont capables ». « Ils ont cru que la mettre en prison arrangerait les choses. Résultat elle a écrit “Free Palestine” sur le mur de sa cellule. Voilà ce qu’est le courage », a-t-il insisté.
Mieux : le leader de La France insoumise a ressorti l’une de ses plus célèbres phrases (en la détournant) pour marquer son soutien à la députée européenne. S’adressant à François Bayrou et Emmanuel Macron, à qui il reproche le manque de célérité pour protéger le Madleen, Jean-Luc Mélenchon a déclaré : « la personne de Rima Hassan, parce qu’elle est députée du peuple français, est sacrée. La République, c’est elle ».
Marseille, octobre 2018
Une phrase évidemment tout sauf anodine, qui rappelle celle prononcée sous le coup de la colère lorsqu’en octobre 2018, des policiers étaient venus perquisitionner son local dans le cadre de l’enquête sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017 et sur l’emploi d’assistants parlementaires européens.
Celui qui était alors député de Marseille s’était emporté : « au nom de quoi vous m’empêchez d’entrer dans mon local ? Je suis un parlementaire. Vous n’êtes pas Benalla. Vous êtes des policiers républicains. La République, c’est moi ! ». Des images à l’époque captées par l’émission Quotidien qui ont fait le tour des réseaux sociaux et qui continuent de coller à la peau de Jean-Luc Mélenchon.
Si quatre personnes présentes à bord du bateau – parmi lesquelles la figure écologiste suédoise Greta Thunberg – ont été reconduites dans leurs pays respectifs, huit autres ont refusé de signer un document autorisant leur renvoi, dont Rima Hassan. « Elle ne refuse pas de s’en aller, elle refuse de signer le papier, parce qu’elle n’est pas venue pour capituler mais pour dire “Free Palestine” ! », martèle Jean-Luc Mélenchon. L’eurodéputée devrait finalement être expulsée ce jeudi soir ou vendredi et de retour en France.
