Transport

Pourquoi les opérateurs de trottinettes incitent à s’inscrire sur les listes électorales

PARIS – « Votez pour sauver les trottinettes électriques en libre-service à Paris ! » Depuis quelques jours, ce sont des messages qui apparaissent sur les applications des opérateurs de trottinettes électriques en libre-service à Paris ou qui arrivent directement sur la boîte électronique de leurs clients. Objectif : mobiliser les usagers de ce moyen de transport pour maintenir les appareils lors de la consultation organisée par la capitale le 2 avril prochain.

Ce référendum simplifié se fera « dans les bureaux de vote », « sur la base des fichiers électoraux », pour « répondre à une question très simple : continue-t-on ou pas avec les trottinettes en libre-service ? », avait expliqué la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, dans une interview au Parisien publiée en janvier dernier.

Des mails presque identiques

« Si vous vivez à Paris et que vous n’y avez jamais voté, c’est l’occasion de vous assurer que vous êtes bien enregistré sur les listes électorales », a ainsi écrit Lime dans un e-mail envoyé à ses clients début février. « Nous comptons sur vous pour choisir la voie de la régulation plutôt que celle de l’interdiction », ajoute clairement l’entreprise.

L’opérateur met également en avant l’aspect « écologique » des trottinettes électriques. « Être pour les trottinettes en libre-service, c’est être pour un service partagé, sans émission de CO2 », met en exergue Lime. Autre avantage, selon cet opérateur : cela permet aux Parisiens d’éviter les transports en commun bondés, comme vous pouvez le voir dans la capture d’écran ci-dessous :

« Utilisateur(trice) des trottinettes électriques à Paris ? On a besoin de vous », écrit directement de son côté l’application Freenow à ses utilisateurs. Dans un courriel envoyé à ses clients, la plateforme – qui centralise plusieurs services de mobilité et services de trottinettes électriques souligne – que le référendum « sera un moment décisif pour vous exprimer sur le maintien de ce service de mobilité partagé, utile ».

« Pour pouvoir voter, il faut impérativement être inscrit sur les listes électorales de votre arrondissement parisien. Si vous ne l’êtes pas déjà, vous devez entreprendre la procédure avant le 3 mars 2023 », insiste Freenow.

Cette nouvelle étape de communication n’est qu’une nouvelle étape dans l’opération séduction des entreprises qui se partagent le marché à Paris. « Soutenez les trottinettes à Paris », écrivait la plateforme Dott fin 2022 sur les réseaux sociaux.

Dans un communiqué commun publié après l’annonce du référendum, Lime, Tier et Dott, les trois plateformes qui se partage le marché, avaient dénoncé les modalités d’organisation du vote et l’impossibilité de voter en ligne ou par procuration.

Réguler plutôt qu’interdire

Entre les accidents et les utilisateurs circulant à deux ou sur les trottoirs, parsemés de trottinettes mal garées, Paris s’interroge depuis plusieurs moins déjà sur le « rapport coût/bénéfices » des trottinettes, avait indiqué David Belliard, l’adjoint aux mobilités et à la voirie.

La maire PS de Paris, Anne Hidalgo penche, elle, pour « qu’on arrête » avec les trottinettes libre-service. « Mais je respecterai le vote des Parisiens », avait-elle souligné en janvier dernier lors de cet entretien au Parisien.

Pour sauver leur place, les exploitants plaident pour « réguler » la flotte de trottinettes. Les opérateurs avaient notamment formulé fin novembre onze propositions pour renforcer la sécurité des utilisateurs comme des piétons et mieux intégrer les engins dans l’espace public. Parmi celles-ci, une plaque d’immatriculation pour faciliter la verbalisation des utilisateurs qui grillent les feux ou roulent à deux. Selon les chiffres des opérateurs, les utilisateurs de trottinettes sont plutôt jeunes (33 ans en moyenne) et locaux (à 85 % résidents du Grand Paris).

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