Politique

Sommé par LFI de s’excuser pour Guedj, Faure appelle « à prendre une douche froide »

POLITIQUE – Merci, mais non merci. Pas question pour Olivier Faure d’entrer dans la mêlée. Après un week-end de Congrès socialiste à Nancy, où le Premier secrétaire nouvellement réélu a échoué à réconcilier son parti autour de la stratégie vis-à-vis de LFI, le député de Seine-et-Marne a également vu monter d’un cran la joute verbale entre les insoumis et Jérôme Guedj.

Ce dernier a frappé fort à la tribune, en qualifiant Jean-Luc Mélenchon de « salopard d’antisémite » qui « abîme la gauche, l’universalisme, la République, la laïcité ». Réactions immédiates au sein des troupes insoumises qui ont réclamé des excuses au Parti socialiste et à Olivier Faure.

Pas question de faire acte de contrition, a répliqué ce dernier ce lundi 16 juin au micro de Télématin. « La réalité c’est que la France insoumise ferait bien de balayer devant sa propre porte », a d’abord rétorqué Olivier Faure, alors que ses troupes et lui-même sont régulièrement visés par les troupes mélenchonistes depuis le refus du PS de voter la censure du gouvernement Bayrou à l’hiver. Et alors que le député LFI Sébastien Delogu a dit avoir hâte de croiser Jérôme Guedj à l’Assemblée, Olivier Faure de commenter sur un ton laconique : « Tous ces gens devraient prendre une douche froide et se calmer. »

Pour le Premier secrétaire, dont la priorité doit être « de présenter une alternative crédible » alors que « l’extrême droite est aux portes du pouvoir », pas question de « laisser polluer le débat ». « Jérôme Guedj et Jean-Luc Mélenchon trouvent un intérêt commun à se taper l’un sur l’autre. S’ils veulent se parler, ils le font dans un coin, mais qu’ils ne viennent pas polluer le débat », a-t-il ainsi également intimé, rappelant que « ces deux-là se sont tellement aimés (…), Mélenchon, Guedj, c’était le père et le fils ».

Mélenchon accuse Guedj de « trahison »

Pas de quoi satisfaire les soutiens de Nicolas Mayer-Rossignol, dont Jérome Guedj faisait partie. Sur X, David Assouline, partisan du maire de Rouen dans la course socialiste, s’est dit « choqué » par le refus de mêlée du Premier secrétaire : « Tu renvoies dos à dos JLM qui a proféré des propos antisémites à l’encontre de Jérôme, et Jérôme député et dirigeant de ton propre parti qui se défend et le caractérise crûment. “On va pas se fâcher pour de l’antisémitisme, ça ferait le jeu du RN ?” Ç’est ça ? »

Le leader insoumis n’a pas boudé son plaisir d’ironiser dans le week-end sur les débats qui ont animé le Congrès socialiste, demandant faussement sur X : « Vous ne pourriez pas vous disputer à propos d’autre sujet que LFI ou moi ? ». Il n’a pas manqué, non plus, sur son blog de mentionner sa relation passée avec Jérôme Guedj, voyant dans la saillie du député, une « stratégie » pour pousser « la scission du PS vers le macronisme ».

« Il prépara avec moi soigneusement notre départ en 2008 pour créer le “Parti de gauche” puis le “Front de gauche”. Avant de nous trahir, bien sûr, au dernier moment (…) En tout cas, nombreux sont ceux qui se méfient des appétits changeant de la girouette politique de l’Essonne. Il pense être réélu député comme la dernière fois avec l’aide des macronistes », écrit également Jean-Luc Mélenchon.

Dans son discours de clôture ce week-end, le patron des socialistes avait déploré que ses adversaires aient voulu faire du congrès « un référendum pour ou contre La France insoumise ». Selon lui, cela « témoigne de la domination psychologique » de la gauche radicale sur eux.