Ce judoka héros des JO de Paris s’offre son premier titre de champion du monde
SPORT – L’ascension rêvée continue. Près d’un an après son incroyable parcours aux Jeux olympiques de Paris, Joan-Benjamin Gaba, vice-champion olympique en titre, a confirmé son nouveau statut en étant sacré champion du monde de judo, ce dimanche 15 juin à Budapest, au terme d’une journée de rêve.
Premier champion du monde français de l’histoire en -73 kg, Joan-Benjamin Gaba s’est imposé en finale contre le Brésilien Daniel Cargnin, signant sa victoire de son désormais célèbre kata-guruma, la technique grâce à laquelle il avait sauvé les Bleus en finale de l’épreuve par équipes des JO l’été dernier.
Quasiment inconnu il y a un an, révélé par sa médaille d’argent à Paris et sa contribution majeure au titre par équipes, Joan-Benjamin Gaba a connu une progression météorique pour décrocher sa première médaille mondiale et se hisser sur le toit du monde. En à peine un an, il s’est offert deux médailles européennes, une médaille olympique et désormais un titre mondial.
« Une tête solide »
« C’est beau. C’est énormément de travail avec une tête solide. La tête, c’est vraiment ma force première. C’est un long parcours, j’ai accompli ça et je suis très fier », a-t-il lancé.
Pour s’offrir l’or, Joan-Benjamin Gaba, 24 ans, a vécu une journée idéale, venant à bout d’adversaires particulièrement relevés dans des combats pleins et intenses.
« Pour être champion du monde, il faut être en capacité de battre les meilleurs. Pour le coup, c’est ce qu’il a fait donc c’est remarquable », a souligné son entraîneur Ludovic Delacotte.
En finale, le Français a eu le dernier mot sur Cargnin, médaillé de bronze aux JO de Paris l’été dernier, sur un waza-ari marqué au cours de la prolongation. Lors de ses cinq autres combats de la journée, le Français avait inscrit cinq ippons.
« Physiquement, j’étais une machine. C’est la tête qui tire le corps. Quand la tête marche bien, le corps suit. C’est ce que j’ai pu voir aujourd’hui », a-t-il déclaré.
Il avait réalisé une belle entrée en matière en écartant le Hongrois Daniel Szegedi, avant de battre le Kazakh Yesset Kuanov, récemment médaillé en Grand Slam, en 16e de finale.
Le Suisse Nils Stump, champion du monde en 2023, s’est ensuite dressé sur sa route mais Joan-Benjamin Gaba n’a pas tremblé. « Le matin, je me suis dit que la journée allait être dure. Mais quand j’ai battu Stump, je me suis dit que la journée était lancée », a-t-il expliqué.
Puis il s’est ouvert les portes des demi-finales en venant à bout de l’Emirati Makhmadbek Makhmadbekov, 5e mondial, au terme d’un combat d’une grande intensité de 8 min 09 sec, avant de s’imposer contre l’Italien Manuel Lombardo, double médaillé d’argent mondial, à l’issue d’une nouvelle prolongation.
« J’ai tout donné »
Aux portes de son rêve, Joan-Benjamin Gaba n’a alors pas pu s’empêcher de penser à sa finale des Jeux olympiques, perdue après un parcours similaire. « Ce n’est pas tous les jours qu’on est en finale mondiale. Je ne peux pas en reperdre une deuxième. J’ai tout donné et ça a marché », a-t-il savouré.
Hormis Teddy Riner, le dernier titre mondial d’un judoka français chez les hommes remontait à 2013 au sacre de Loïc Piétri (-81 kg), justement l’un des modèles de Gaba.
Il apporte à la France son premier titre de la compétition dans la capitale hongroise et sa troisième médaille après l’argent de Romain Valadier-Picard (-60 kg) et le bronze de Sarah-Léonie Cysique (-57 kg).
Double médaillée olympique (2e à Tokyo, 3e à Paris), cette dernière n’avait jamais réussi à se hisser sur un podium mondial. Elle a réparé cette anomalie samedi au terme d’une journée à rallonge où elle aura passé environ 32 minutes sur le tatami en cinq combats.