Estrosi refuse de retirer le drapeau israélien de sa mairie malgré la sommation du préfet
NICE – Une nouvelle façade de mairie au cœur des débats. Après la demande de retrait du drapeau palestinien à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, le préfet des Alpes-Maritimes Laurent Hottiaux a demandé lundi 16 mai au maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), de retirer le drapeau israélien du fronton de la mairie. Une exigence à laquelle l’édile refuse de se soumettre.
Arrivé à son poste il y a un mois, Laurent Hottiaux a adressé un courrier à Christian Estrosi lundi, et prépare une circulaire pour tous les maires du département, pour exprimer son opposition à tout drapeau étranger, quel qu’il soit, dans les mairies. Pour lui, afficher le drapeau israélien est contrevient « au principe de neutralité du service public », a appris l’AFP auprès de la préfecture.
Le drapeau israélien flotte sur le fronton de la mairie de Nice depuis les attaques du 7 octobre 2023 en Israël, et Christian Estrosi s’est engagé à l’y laisser tant qu’il resterait des otages du Hamas à Gaza. « J’ai pris des engagements face aux Niçois », a-t-il réagi dans la soirée. « Je continuerai jusqu’au bout à mettre mon énergie contre toutes les formes d’antisémitisme et d’antisionisme ».
Il a rappelé que plusieurs recours avaient déjà été déposés devant le tribunal administratif pour réclamer ce retrait. Pour l’instant, le tribunal n’a rendu qu’une seule décision, en rejetant fin mai 2024 « pour défaut d’urgence » un recours en référé déposé par trois citoyens niçois anonymes.
« Deux poids deux mesures »
Depuis fin 2023, des manifestations quasi-hebdomadaires pro-palestiniennes ont été organisées à Nice avec comme point de ralliement la mairie où le drapeau israélien hissé sur le fronton de la mairie concentre les crispations. Les manifestants réclament à chaque fois que puisse flotter le drapeau palestinien dans la ville.
En région parisienne, la préfecture des Hauts-de-Seine a demandé vendredi, déjà au nom du principe de neutralité des services publics, le retrait du drapeau palestinien hissé sur le parvis de l’hôtel de ville de Gennevilliers.
Le maire de la commune, Patrice Leclerc (PCF), a dénoncé sur son compte X un « deux poids deux mesures », s’étonnant de n’avoir pas reçu de demande de retrait lors d’un pavoisement similaire avec le drapeau ukrainien en février 2022, et du silence de la préfecture des Alpes-Maritimes depuis 18 mois sur le cas de Nice.