Culture

On a vu « 28 ans plus tard » et il va nous falloir du temps pour nous en remettre

CINÉMA – Cela faisait presque 28 ans qu’on attendait. Ce mercredi 18 juin, le troisième volet de la saga apocalyptique lancée par Danny Boyle en 2002 sort dans les salles obscures. 28 ans plus tard avec Jodie Comer, Aaron Taylor-Johnson, Ralph Fiennes et tout plein de zombies, est l’une des sorties ciné de 2025 qu’on attendait le plus. Et on en a pris plein les yeux.

Comme dans les deux précédents volets, le casting du film d’horreur repose sur des « stars » (Cillian Murphy et Robert Carlyle pour 28 jours et 28 semaines), mais l’intrigue suit le destin d’un enfant. Ici, c’est Spike (Alfie Williams), 12 ans, qui vit avec un père un peu rustre et une mère malade (Aaron Taylor-Johnson et Jodie Comer) sur une presqu’île isolée et protégée des infectés. Jusqu’au jour où il effectue sa première sortie « de chasse » sur le continent avec son père. Voilà pour le décor.

Sur plusieurs aspects, 28 ans plus tard est une franche réussite. La scène d’introduction pose les bases d’un rythme qui est, autant vous y préparer, très soutenu. Zombies oblige, les courses-poursuites mettent le palpitant des héros à rude épreuve, et le nôtre aussi par la même occasion.

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.

Du Danny Boyle savoureux

Un montage saccadé (parfois même presque stroboscopique) et l’utilisation de la musique et du son, un art que maîtrise à la perfection le réalisateur de Trainspotting, viennent apporter de la profondeur au récit et ajouter une tension palpable. Les vers du poème Boots de Rudyard Kipling (récité en 1915 par Taylor Holmes) qu’on entendait déjà dans la bande-annonce résonnent ici avec encore plus de force.

Quelques rares séquences contemplatives, presque poétiques, nous permettent toutefois de nous rappeler de respirer par moments. Et même dans l’horreur parfois la plus absolue, 28 ans plus tard est par ailleurs un film magnifique, dont les images sublimes ont été, il faut le rappeler, tournées avec des iPhones.

Autre réussite du film, l’évolution apportée à la situation des Britanniques depuis 2007 et le 2e film. Dans le scénario de 28 ans plus tard écrit par Alex Garland, les habitants de Grande-Bretagne survivent en quarantaine, isolés du reste du monde et surveillés depuis la mer par des patrouilles internationales. Les infectés avec lesquels ils cohabitent ont évolué, muté. Et non, il n’y a plus seulement des « enragés » aux yeux rouges qui crachent des litres de sang, mais aussi des « rampe-lents » répugnants et des Alphas terrifiants.

Le (petit) moins de 28 ans plus tard

Mais pour autant, 28 ans plus tard ne fait pas complètement un sans-faute. Est-on immunisé aujourd’hui à une certaine débauche de violence, trop préparé aux scare jumps ? Peut-être. Conséquence, pour nous forcer à détourner le regard à plusieurs reprises, 28 ans plus tard n’y va pas de main morte, au point de nous donner, à au moins trois reprises, littéralement la nausée.

Certains éléments du scénario nous semblent de plus malheureusement un peu faciles, attendus. A-t-on bouffé trop de zombies au cours des deux dernières décennies, vu trop de films et de séries postapocalyptiques (coucou The last of Us) ? C’est probable, même si cela ne nous a pas empêchés de passer un très bon moment, loin de là. Et ne nous empêchera pas de courir voir la suite 28 ans plus tard : The Bone Temple, réalisée par Nia DaCosta et dont la sortie est prévue en janvier. Mais après la claque monumentale qu’avait été 28 Jours plus tard, précurseur dans son genre, on en attendait sans doute un tout petit peu trop.