Politique

Malgré les critiques, Sophie Primas persiste et signe sur sa vision (et la fin) du macronisme

POLITIQUE – Presque une pulsion qu’elle ne pourrait réfréner. Depuis qu’elle a été nommée porte-parole du gouvernement de François Bayrou en fin d’année dernière, Sophie Primas ne ménage pas ses critiques sur la manière qu’a Emmanuel Macron de faire de la politique.

« Le macronisme trouvera une fin dans les mois qui viennent », prédisait-elle à la fin du mois de mai. Des mots qui avaient provoqué la colère de nombreuses figures du camp présidentiel qui lui reprochaient son « manque de reconnaissance » et parfois même de « décence ». La députée Prisca Thévenot avait estimé « qu’une porte-parole ne devrait pas dire ça » et qu’elle devrait réfléchir à « présenter des excuses ».

L’ex-sénatrice, proche de Bruno Retailleau, avait alors promis de se faire plus discrète sur ce terrain, assurant « ne pas trop la ramener » au sujet du chef de l’État pour ne pas tendre davantage les relations avec l’Élysée. D’autant qu’elle occupe un poste stratégique, au carrefour de tous les ministères. Mais les promesses n’engagent que ceux qui y croient, et Sophie Primas a replongé.

Lors d’un déplacement au musée Jacques Chirac de Sarran (Corrèze) le 6 juin, l’ancienne vice-présidente du Sénat s’est laissée aller à quelques confidences, sans doute poussée par l’exposition des cadeaux diplomatiques offerts à l’ancien président. Emmanuel Macron « a sûrement apporté de l’air au pays en 2017 mais avec un excès de jacobinisme, parfois une méconnaissance des territoires et une non-compréhension de leurs difficultés », a-t-elle analysé froidement selon le Figaro.

Une porte-parole en « freestyle » ?

Puis : « J’ai toujours cru que surviendrait une fatigue du macronisme ». Là encore, cela suscite l’indignation des troupes présidentielles. « Sophie Primas ? C’est freestyle ! Elle donne son avis mais le porte-parolat ce n’est pas un exercice d’expression libre », confie une ministre, toujours auprès du Figaro.

Des propos assez étonnants pour celle qui affirmait ne plus trop vouloir la ramener. Sophie Primas sait aussi faire montre de reconnaissance quand elle explique que peu importe « que l’on soit de gauche ou de droite, le macronisme existe, son empreinte existe et elle est réelle ». Comme une volonté de corriger quelques faux pas.

En revanche, la porte-parole du gouvernement ne cache pas son admiration pour Bruno Retailleau. Elle décèle « un élan sincère » autour du ministre de l’Intérieur, qui va « au-delà » des cercles LR. « Maintenant nous devons écrire son épopée », se prend-elle à rêver. Le contraste avec Emmanuel Macron, qui a tout de même contribué à son entrée au gouvernement, est saisissant.