Politique

Débat, rencontres… Comment Macron veut associer les partis sur les crises internationales

POLITIQUE – Appel à toutes les unités. Emmanuel Macron a demandé vendredi 20 juin en arrivant au salon aéronautique du Bourget près de Paris que le gouvernement organise un débat au Parlement sur la guerre Iran-Israël. Il a également promis de réunir les chefs des partis politiques pour « échanger » sur les diverses crises internationales.

« Je souhaite que le gouvernement, et j’en ai parlé ce matin avec le Premier ministre, puisse organiser sur ce sujet (le conflit Iran-Israël) un débat, conformément à l’article 50-1 de notre Constitution », a affirmé le président de la République lors d’un point presse. Une discussion symbolique avant tout, sans conséquence concrète.

Le gouvernement peut effectivement, devant l’Assemblée nationale ou le Sénat, « de sa propre initiative ou à la demande d’un groupe parlementaire (…) faire, sur un sujet déterminé, une déclaration qui donne lieu à débat » et peut « s’il le décide », faire l’objet d’un vote « sans engager sa responsabilité ».

Un nouveau « Saint-Denis » bientôt ?

Ce faisant, Emmanuel Macron accède à une demande régulière, notamment des partis de gauche, qui se plaignent d’être écartés des grands enjeux internationaux. « Nous avons demandé depuis une semaine un débat suivi d’un vote au titre de l’article 50-1. Le ministre en charge des relations avec le Parlement m’avait promis une réponse pour mardi », souligne ainsi Mathilde Panot sur les réseaux sociaux, après l’annonce du chef de l’État.

La présidente du groupe LFI à l’Assemblée, s’interroge toutefois sur la répartition des tâches au plus haut sommet de l’État, avec un « monarque républicain » qui reprend « toutes les prérogatives du gouvernement. » Selon La Chaîne Parlementaire, le débat pourrait être organisé rapidement, peut-être même mercredi 25 juin dans l’après-midi.

En outre, Emmanuel Macron a annoncé que, « dès que les choses commenceront à se stabiliser », il réunirait « sur un format de type Saint-Denis les formations politiques pour échanger avec elles à la fois sur l’Iran, Gaza mais également l’Ukraine ». Il a précisé que cette réunion aurait lieu après le sommet de l’Otan, mardi 24 et mercredi 25 juin prochain à La Haye. « Je vais d’abord passer le cap du sommet de l’Otan la semaine prochaine », a-t-il dit.

Le « format de type Saint-Denis » est la réunion des chefs de partis représentés au Parlement. Le président avait réuni les dirigeants de ces partis en août 2023 à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) pour parler de la situation politique quelques semaines après les émeutes de juin. Depuis, il a reproduit l’expérience plusieurs fois, notamment en octobre de la même année après les attaques du Hamas en Israël. En février, il les avait conviés sur la situation en Ukraine et les enjeux sécuritaires.

En parallèle, trois ministres européens des Affaires étrangères (le Français, l’Allemand et le Britannique) rencontrent ce vendredi en Suisse leur homologue iranien pour tenter d’avancer vers une issue diplomatique à la guerre qui oppose ce pays à Israël, après l’annonce par le président des États-Unis Donald Trump qu’il se donnait deux semaines pour décider d’une éventuelle intervention américaine.