Economia

Tony Estanguet est mécontent de ce rapport de la Cour des comptes sur les JO

JO PARIS 2024 – Dévoilée symboliquement pour la journée olympique, la « première estimation » de la Cour des comptes sur le coût des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 fait déjà grincer des dents le Comité d’organisation des Jeux Olympiques (Cojo) de Paris 2024. Et son président Tony Estanguet.

Selon le rapport dévoilé ce lundi 23 juin, les Jeux de Paris ont coûté près de 6 milliards d’euros de dépenses publiques avec des « dépenses d’organisation à 2,77 milliards d’euros » dont 1,4 milliard pour la sécurité, et des « dépenses liées aux infrastructures à 3,19 milliards d’euros ».

Dans le détail, ces coûts concernent les primes aux policiers, la construction du village olympique ou du centre aquatique olympique à Saint-Denis, ou encore le coup d’accélérateur mis sur les travaux de la ligne 14 du métro dans les dernières semaines pour arriver à temps près du village olympique.

Le Cojo dénonce un « biais »

« Cette première estimation prend un intérêt accru dans le contexte de la préparation des JO d’hiver 2030 » qui se tiendront dans les Alpes françaises, a également commenté l’institution. Car aucune estimation officielle du coût public des JO n’avait été faite jusqu’à présent. Le Premier président, Pierre Moscovici, avait toutefois avancé en mars 2024 sur France Inter qu’ils pourraient coûter « entre trois, quatre, cinq milliards ».

Comme le souligne Le Parisien, qui a eu connaissance de la réponse du Cojo à cette première estimation, Paris 2024 semble contester une partie de cette ardoise, estimant que certaines dépenses comptabilisées n’étaient pas directement liées aux Jeux. « Ce qui fait peser un biais de perception sur la réalité de l’événement », pourtant salué comme une vraie réussite par les rapporteurs de la Cour des comptes, note le Cojo. Car l’écart entre les estimations de Paris 2024 et celles de la Cour des comptes est de l’ordre du fois 3.

Tony Estanguet s’est donc permis de répondre à l’institution que « les différents choix méthodologiques opérés, qui consistent à maximiser systématiquement les montants retenus et à les imputer intégralement aux Jeux, aboutissent à un total démesuré, qui est en décalage complet avec le niveau des dépenses publiques qui a été réellement nécessaire à l’organisation des Jeux ».

De la « confusion » pour le public

Le Cojo regrette aussi une « publication partielle du rapport », amputé à ce stade des éventuelles retombées économiques provoquées par l’organisation des Jeux à Paris. Comme l’indique Le Parisien, citant « plusieurs études », elles pourraient avoisiner les 9 milliards d’euros.

« Paris 2024 regrette que l’important travail de recensement mené par la Cour ne se traduise, pour l’heure, ni par un bilan global des Jeux, très attendu tant par la représentation nationale que par les Français, ni a minima par une représentation fidèle des dépenses publiques liées aux Jeux », répond donc Tony Estanguet. Ce dernier ajoute dans sa réponse à la Cour que « la publication précipitée de ce document introduira, hélas, dans l’esprit du public, une confusion sur la réalité de cet événement majeur, qui a donné à voir le meilleur de notre pays il y a à peine un an ».

À l’heure actuelle, seuls les comptes du Cojo étaient connus et estimés à 4,4 milliards d’euros de dépenses (76 millions d’euros d’excédent). Mais celles-ci reposaient quasi essentiellement sur des financements privés et ceux de la Solideo (Société des livraisons des ouvrages olympiques) comprenant une part publique.