Economia

Utilisation 7j/7, même pour les courses : le plan du gouvernement pour les tickets resto

CONSOMMATION – Le projet devrait plaire à beaucoup de salariés. La réforme des titres-restaurant défendue par le gouvernement prévoit leur utilisation 7 jours sur 7, y compris pour faire ses courses. « Tous les salariés pourront utiliser leurs titres-restaurant le dimanche », a affirmé la ministre du Commerce et des PME Véronique Louwagie, dans une interview au Parisien publiée ce mercredi 25 juin.

Pour le gouvernement, il s’agit « d’encourager la consommation et de répondre aux nouveaux usages », avec 6 Français sur 10 qui apportent leur repas fait maison sur leur lieu de travail. Sans parler de la généralisation du télétravail. Les salariés pourront acheter « une partie des ingrédients nécessaires » pour préparer leurs repas « en amont, y compris le dimanche », a estimé la ministre, précisant que les tickets seront toujours inutilisables les jours fériés, car ils doivent « rester relié[s] directement au monde du travail ».

La réforme, qui sera présentée au Parlement pour une application au 1er janvier 2027, entend donc pérenniser l’utilisation des tickets pour régler toutes les courses alimentaires en supermarché (sauf l’alcool, les confiseries, les produits infantiles et les aliments animaliers), un dispositif temporaire lancé en 2022 et prorogé chaque année depuis.

Il est actuellement en vigueur jusqu’à fin 2026 et son dernier renouvellement avait été un peu chaotique, le calendrier parlementaire ayant été bousculé par la censure du gouvernement. L’utilisation des titres-restaurant dans les supermarchés reste critiquée par les restaurateurs qui y voient un manque à gagner, chiffré à plus d’un milliard d’euros sur deux ans par la principale organisation du secteur, l’Umih. Le dispositif est en revanche très populaire auprès des salariés.

Une dématérialisation des titres dès février 2027

Cette réforme, qui « simplifie, sécurise et modernise » le ticket-restaurant selon la ministre, est en gestation depuis deux ans mais retardée par les changements de gouvernement, doit permettre de moderniser le système tout en « incitant davantage à la consommation », a indiqué le ministère à l’AFP. La forme qu’elle prendra (projet ou proposition de loi) n’est pas encore arrêtée ni son calendrier, le ministère souhaitant qu’elle soit débattue avant fin 2026.

Elle prévoit également une dématérialisation des ticket-restaurant « à partir du 28 février 2027 » où « l’utilisation des titres papiers ne sera plus possible », a indiqué Véronique Louwagie au Parisien, soulignant que « près des trois-quarts des achats via le titre-restaurant se font déjà avec une carte ». La dématérialisation doit aussi permettre de simplifier les démarches des commerçants et de faire baisser les frais qu’ils payent aux émetteurs, tandis que les employés pourront régler au centime près.

Si le plafond quotidien, fixé à 25 euros, reste inchangé, les tickets-restaurant pourront être utilisés dans toute la France et plus seulement aux départements limitrophes du lieu de travail, comme c’est le cas actuellement. Autre changement, plus contraignant pour les salariés : il ne sera plus possible de prolonger la validité des titres au-delà d’un an. « Cette mesure vise à inciter à la consommation », fait valoir Véronique Louwagie, qui dit vouloir empêcher « le cumul des titres sur son compte ».