Economia

Cette célèbre enseigne de décoration et d’ameublement va disparaître

ÉCONOMIE – Près de 600 salariés sur le carreau. Le tribunal de commerce de Bobigny a annoncé ce vendredi 27 juin la liquidation judiciaire d’un pilier de l’ameublement et de la décoration d’intérieur : l’enseigne Casa France.

Le tribunal « prononce la conversion de la procédure de redressement judiciaire en liquidation judiciaire sans maintien de l’activité de la société », selon la décision consultée par l’AFP. L’enseigne au logo vert et blanc va donc disparaître. Une décision qui « entraîne la cessation définitive des activités de l’ensemble des magasins de l’enseigne en France, ainsi que de ses fonctions supports », a confirmé Casa France dans un communiqué.

« Dans ce contexte, l’ensemble des boutiques est en cours de fermeture », ajoute la chaîne, qui détenait 145 magasins à travers l’Hexagone, avec près de 600 salariés en CDI. Selon Casa France, « la fermeture des magasins est en cours, sous la responsabilité du liquidateur judiciaire. Une cessation rapide de l’activité est attendue. Les stocks restants seront intégrés à la procédure de liquidation, sous la responsabilité du liquidateur, qui pourra décider de leur cession dans le cadre du règlement des créances ».

Cette liquidation judiciaire « fait suite à l’absence d’offres de reprise jugées recevables ou suffisamment pérennes au regard des critères définis par le Code de commerce », souligne Casa France. Cette issue était attendue : le 11 juin, les administrateurs de Casa France avaient en effet demandé le placement de la société en liquidation judiciaire, lorsqu’il était apparu que les offres de reprise risquaient d’être déclarées irrecevables.

Pas moins de neuf offres avaient été déposées au départ. Mais aucune n’a abouti. Les raisons ? Quatre ont été écartées par les administrateurs, deux ont été jugées irrecevables, une a été rejetée, et deux repreneurs se sont finalement désistés, précise le tribunal de commerce de Bobigny. Pourtant, au mois de mars dernier, l’enseigne gardait encore espoir : en annonçant son placement en redressement judiciaire, elle disait espérer retrouver « un ou plusieurs repreneurs » pour ses points de vente.

« Défaillance de Casa International »

Comme beaucoup d’enseignes du secteur, l’entreprise a souffert d’un ralentissement des affaires lié à la crise de l’immobilier, mais aussi de la concurrence du géant suédois Ikea et du commerce en ligne. La filière meuble avait toutefois connu un rebond post-Covid, avant de se stabiliser puis de marquer le pas en 2024. D’ailleurs, le groupe Casa avait fermé ou vendu plus de 10 % de ses magasins en Europe, dans le cadre d’un plan de relance mis en œuvre début 2024 et destiné à renouer avec la rentabilité en 2026.

Casa France précise d’ailleurs disposer à ce jour « d’une trésorerie de 15 millions d’euros (contre 3 millions d’euros à l’ouverture de la procédure), ce qui permettra de régler une part significative du passif dans le cadre de la liquidation judiciaire ». La filiale française rappelle au passage que « cette liquidation est la conséquence directe de la défaillance de Casa International, filiale belge du groupe, placée en liquidation en mars 2025 ». La filiale belge, « entité historique », avait été placée en liquidation au mois de mars. Or, elle « centralisait des fonctions essentielles – logistique, informatique, finance, achats – sans lesquelles les filiales, dont Casa France, ne pouvaient fonctionner de manière autonome ».

Cette décision avait donc sonné comme un premier coup de grâce pour l’enseigne française, née après la création en 1975 en Belgique du premier magasin Casa. L’entreprise, présente dans neuf pays, dispose à ce jour d’un réseau de 400 magasins et compte au total plus de 2 500 salariés.