Le gouvernement a un message clair pour les consommateurs après l’échec sur la loi Duplomb
POLITIQUE – À défaut d’avoir soutenu la loi Duplomb, soutenez les agriculteurs. Voici, en substance, le message de la ministre de l’Agriculture Annie Genevard adressé ce vendredi 8 août aux consommateurs, après la décision du Conseil constitutionnel de censurer le retour de l’acétamipride.
La ministre de l’Agriculture, issue des Républicains, a toujours été favorable au texte tel qu’adopté par le Parlement et qui prévoyait une dérogation à l’interdiction de ce pesticide, utilisé notamment dans la filière betterave, mais non sans risque pour la santé et l’environnement. « Ma position reste inchangée : accélérer les transitions vers des alternatives, sans exposer nos filières à une concurrence inéquitable qui les mène parfois à l’extinction », écrit-elle en référence à l’utilisation de l’acétamipride par d’autres pays de l’UE.
La ministre a promis aux agriculteurs de ne pas les laisser « sans solution » et a missionné l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) pour identifier les filières « en situation d’impasse », citant notamment la noisette. Mais en attendant, elle a renvoyé la balle aux consommateurs.
« Sursaut de patriotisme alimentaire »
Disant « ne pas pouvoir se résoudre » à une délocalisation des productions françaises vers des pays où les règles sont moins strictes, elle a appelé à « un sursaut de patriotisme alimentaire. » « Sans solution rapide, certaines cultures risquent de disparaître. Dans ce combat, notre force, ce sont les consommateurs. Achetez français. Soutenez les filières locales pour éviter une dépendance à des produits importés, souvent moins exigeants. La souveraineté alimentaire commence dans le caddie », insiste-t-elle dans son communiqué.
En parallèle, et à défaut de pouvoir changer la règle en France, Annie Genevard veut inscrire à l’ordre du jour des prochains Conseils européens « l’harmonisation des règles phytopharmaceutiques en Europe. » « La France a déjà obtenu ces dernières semaines sur cette proposition le soutien d’une dizaine d’Etats membres. Je poursuivrai le combat », assure-t-elle. En attendant en France, le sénateur Laurent Duplomb n’a pas exclu de déposer une nouvelle proposition de loi pour réintroduire l’acétamipride, cette fois en l’encadrant plus strictement pour corriger les faiblesses du premier texte censuré par le Conseil constitutionnel.


