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Les athlètes font-ils plus de filles ou de garçons ? Cette étude a trouvé la réponse

SPORT – Un athlète de haut niveau en triathlon a-t-il moins de probabilité d’avoir un garçon qu’un joueur professionnel de tennis ? C’est la question que s’est posée une équipe franco-suisse de scientifiques qui a voulu étudier l’influence du sport sur le sexe des bébés. Leur conclusion : la discipline pratiquée a un impact sur le fait de donner naissance à une fille ou à un garçon.

L’étude, publiée dans la revue scientifique Scientific Reports, a été menée par l’Institut national du sport (INSEP), l’Université de Montpellier et l’Université de Lausanne sur près de 3000 naissances. Les chercheurs ont analysé l’âge des sportifs (qu’ils soient des hommes ou des femmes), leur discipline sportive, les dates de leur carrière et bien sûr l’année de naissance et le sexe de leur progéniture.

Plus de filles chez les sportifs

Première conclusion : on observe au total 0,98 naissance garçon pour 1 naissance fille, soit moins que chez les non-sportifs – dans la population générale, il y a entre 1,03 à 1,05 garçon pour 1 fille. Et les écarts peuvent s’accentuer selon le type de sport pratiqué. « On constate qu’il y a des écarts très importants (56 % à 35 % de naissances masculines) entre le tennis, le handball et le ski d’un côté (avec beaucoup de garçons), et le ski de fond/biathlon, la gymnastique ou la course de fond et demi-fond de l’autre », souligne l’équipe auprès du média de vulgarisation scientifique.

Pour mener leur étude, les chercheurs ont regroupé les différentes disciplines au sein de quatre catégories : endurance (cyclisme, ski de fond), puissance (ski de descente, sauts et lancers), mixte (sports collectifs) et précision (tir, golf). Ajoutant à cela d’autres critères : sexe de l’athlète, date de la naissance par rapport à la carrière du sportif (pendant ou après sa carrière).

« On peut conclure que c’est bien la discipline sportive qui pèse le plus, les sportifs pratiquant les sports d’endurance ou de précision engendrant significativement plus de naissances de filles et moins de naissances de garçons que les deux autres (mixte et puissance) », indiquent les chercheurs.

Profil hormonal et intensité des entraînements

Un résultat frappe particulièrement : chez les sportives d’endurance ou de précision qui ont eu un enfant pendant leur carrière, le déséquilibre est spectaculaire : la probabilité d’avoir une fille est de 63 % contre 49 % dans la population mondiale.

Comment expliquer une telle différence ? À ce stade, les chercheurs ne font qu’émettre des hypothèses. Ils invoquent par exemple le profil hormonal des parents au moment de la conception, étant donné que « de hauts niveaux de testostérone ou d’œstrogènes favoriseraient les naissances masculines, à l’inverse de la progestérone ou du cortisol ».

La dépense énergétique liée à l’activité physique est aussi avancée, le développement au stade embryonnaire étant « plus coûteux en énergie pour les fœtus mâles que pour les fœtus femelles ». Enfin, Le nombre d’heures passées à s’entraîner ainsi que l’intensité des entraînements entrent également en jeu. Ils ne mettent pas non plus de côté les aspects psychosociologiques, qui peuvent influencer le sexe des enfants de sportifs. De nouvelles études seront nécessaires pour explorer ces hypothèses.