Attal multiplie les « engagements » pour lever les doutes avant le Salon de l’agriculture
POLITIQUE – Un nouveau tombereau d’engagements. Gabriel Attal a pris la parole ce mercredi 21 février, à quelques encablures de l’ouverture du Salon de l’agriculture à Paris, pour essayer de lever les doutes de la profession et tenter de calmer une fronde qui dure depuis un mois.
Parce qu’il n’y a « pas de pays, sans paysan » et parce qu’il s’est à de maintes reprises engagé à formuler des annonces avant le début du grand raout parisien, le chef du gouvernement a donc multiplié les promesses, ou engagements, en présence de ses ministres de l’Agriculture, de l’Économie et de la Transition écologique, Marc Fesneau, Bruno Le Maire et Christophe Béchu.
Il est par exemple question de faire voter une nouvelle loi Egalim, d’amorcer un changement de thermomètre sur l’utilisation de pesticides ou encore de faciliter la venue de saisonniers étrangers dans les exploitations françaises. Le HuffPost vous propose un récapitulatif ci-dessous pour y voir plus clair.
Le Premier ministre s’est tout d’abord arrêté sur la question cardinale du revenu des agriculteurs. Il souhaite présenter, d’ici l’été, un nouveau texte de loi pour « renforcer le dispositif Egalim », cette architecture qui doit permettre une meilleure prise en compte des paysans dans le cadre des négociations entre distributeurs et fournisseurs agro-industriels.
À ce sujet, Gabriel Attal a indiqué qu’une mission parlementaire a été confiée aux députés du camp présidentiel Alexis Izard et Anne-Laure Babault. Le texte du gouvernement sera présenté sur la base de leurs conclusions.
Le terme Egalim fait référence aux États généraux de l’alimentation, lancés en 2017 par Emmanuel Macron pour trouver – déjà – une meilleure répartition des revenus entre acteurs de la chaîne alimentaire française.
Répondant à une des revendications principales des syndicats agricoles, le locataire de Matignon a également expliqué vouloir placer l’agriculture « au rang des intérêts fondamentaux » de la France. Ceci, au même titre que sa sécurité ou sa défense.
« L’objectif de souveraineté agricole et alimentaire » sera inscrit « noir sur blanc » dans le futur projet de loi d’orientation agricole (attendu d’ici l’été), a ainsi promis Gabriel Attal en évoquant un « acte fort, une reconnaissance attendue et légitime. »
Le chef du gouvernement a également expliqué lors de sa conférence de presse que la production agricole sera déclarée comme « secteur en tension » pendant le Salon de l’agriculture. Un statut qui permettra de « faciliter grandement l’attribution de visas » pour faire venir des travailleurs saisonniers étrangers dans les fermes françaises.
Dans cette même logique, Gabriel Attal a annoncé que l’exonération de cotisations patronales sur « la quasi-totalité des emplois saisonniers agricoles » (le dispositif TO-DE) serait pérennisée et renforcée « dès l’année 2024 ».
La question des pesticides, déjà évoquée au travers de la mise en pause du plan Ecophyto, n’est pas en reste. Le Premier ministre a effectivement annoncé que la France allait abandonner l’indicateur qu’elle utilise actuellement pour mesurer la réduction de l’usage des pesticides, le Nodu. Un thermomètre défendu par les ONG environnementales mais contesté par le syndicat agricole majoritaire FNSEA et l’industrie des pesticides.
« Je vous annonce que l’indicateur de référence pour suivre notre objectif de réduction des produits phytosanitaires ne sera plus le Nodu franco-français mais bien l’indicateur européen. C’était la demande des agriculteurs », a ainsi expliqué Gabriel Attal, tout en affirmant ne pas renoncer pour autant « à (l’)ambition de réduire de 50 % l’usage des pesticides d’ici 2 030 ».
Une ribambelle d’annonces, à laquelle on peut ajouter de nouvelles mesures de « simplification » pour l’agrandissement des exploitations agricoles, comme autant de gages donnés aux grands syndicats, la FNSEA et Jeune agriculteurs. De quoi déminer le terrain avant le Salon ? Avec cette nouvelle salve, qui complète les 62 premiers engagements du gouvernement, l’exécutif semble en tout cas commence à épuiser ses ressources.
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