Cet ex-macroniste a dû donner des gages pour avoir le droit de rejoindre le groupe PS
POLITIQUE – Nouvelle session parlementaire, nouvelle place dans l’hémicycle. Après avoir été élu Renaissance, puis non-inscrit, Sacha Houlié siégera désormais sur les bancs du groupe socialiste à l’Assemblée, en tant « qu’apparenté ». Un transfert que le député de la Vienne juge logique mais qu’il a néanmoins dû argumenter devant ses nouveaux collègues socialistes.
« Cela fait longtemps que nous votons de concert avec le groupe socialiste : rejet de la loi immigration, opposition au texte sur la justice des mineurs, refus de la réforme de l’assurance chômage, fiscalité sur les superprofits… Sur tous ces textes, nous étions alignés. À un moment, il faut savoir en tirer les conséquences », explique Sacha Houlié dans une interview à L’Opinion ce mardi 30 septembre.
Pour autant, le député n’a « pas repris sa carte au PS », préférant rejoindre le parti Place Publique de Raphaël Glucksmann. Et pas plus que Belkhir Belhaddad, député de Moselle et lui aussi venu de la Macronie, il n’a, dans un premier temps, pas été accueilli à bras ouverts.
Outre son parcours – de « strauss-khanien au PS » à la Macronie – plusieurs élus ont demandé des « engagements fermes » sur le respect des positions phares du PS : opposition à la réforme des retraites, recherche de l’union de la gauche… « J’ai plaidé pour une forme de vigilance quant à l’image renvoyée d’une part et d’autre part, j’ai demandé des garanties politiques vis-à-vis du fait qu’ils se reconnaissent bien dans la déclaration politique du groupe », confiait par exemple à L’Opinion Pierrick Courbon, député PS de la Loire.
L’intéressé confirme, « plusieurs éclaircissements » lui ont bel et bien été demandés. « D’abord, est-ce que je me situe dans l’opposition ? Oui, résolument, sinon je serais encore président de la commission des Lois. Si j’étais opportuniste, j’aurais gardé ce poste prestigieux à l’Assemblée nationale. La fidélité à l’union de la gauche ? Oui, mais dans le cadre qu’a fixé Raphaël Glucksmann, c’est-à-dire sans Jean-Luc Mélenchon et ses amis », promet-il.
Il se dit également prêt à voter d’éventuelles motions de censure, « à partir du moment où il y a eu une délibération collective. » Selon la tournure (mal engagée) des discussions budgétaires entre le Premier ministre Sébastien Lecornu et les cadres de gauche, il sera peut-être bientôt appelé à joindre la parole aux actes.


