Ce transfert de deux députés au sein des groupes de la majorité a tout pour tendre les relations
POLITIQUE – Ils restent dans la même équipe, mais changent malgré tout de maillots. Deux députés membres du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale depuis 2022 quittent le collectif dirigé par Sylvain Maillard… Pour rejoindre celui du parti d’Édouard Philippe, Horizons.
« J’ai toujours affiché m’a proximité politique et humaine », avec le maire du Havre, écrit ainsi le député du Calvados Bertrand Bouyx dans un communiqué ce samedi 17 février, « je me reconnais dans les valeurs d’ouverture et de responsabilité du parti qu’il a créé en 2021. » C’est donc « au sein d’Horizons », qu’il choisit de « poursuivre » son engagement.
Son collègue, Pierre Henriet, élu en Vendée, explique de son côté à Ouest-France chercher à « s’ouvrir auprès d’un groupe plus petit (…) qui corresponde » à son « état d’esprit sur la décentralisation, la confiance aux territoires » ou la ruralité. Chez Renaissance, il critique au contraire « un bureau restreint avec une vision très parisienne de la politique. »
Un pacte de non-agression rompu ?
Au-delà cette escarmouche, les deux affichent leur souhait de s’inscrire pleinement dans le camp présidentiel. « Je reste totalement engagé derrière le gouvernement de Gabriel Attal », assure le premier. « Je reste dans la majorité présidentielle, avec la même sensibilité et la même nuance », affirme le second. Il n’empêche. Ces transferts ont tout pour agacer le parti d’Emmanuel Macron, et tendre les relations au sein de la coalition.
Au printemps 2022, les trois principaux partis de la majorité (Renaissance, MoDem et Horizons) s’étaient accordés sur plusieurs principes avant de nouer un pacte aux élections législatives pour éviter toutes « concurrences » entre eux. L’un de ces verrous prévoyaient notamment qu’un changement de groupe ne pourrait se faire qu’avec l’accord des trois formations.
Or, si les troupes philippistes se réjouissent de l’arrivée de deux élus supplémentaires dans leur groupe à l’Assemblée, une semaine après le ralliement attendu de la présidente de région Christelle Morançais (qui avait, elle, rompu avec LR), le parti d’Emmanuel Macron reste silencieux. Pour cause, selon Le Figaro, Sylvain Maillard, le chef des députés macronistes a découvert cette semaine le départ de ses deux collègues, non sans agacement.
« La manière dont cela se passe est inacceptable. Nous avions un accord de non-agression », proteste ainsi son entourage auprès du quotidien, qui évoque également l’envoi d’un texto courroucé au président du groupe Horizons Laurent Marcangeli : « Je n’ai jamais fait de la politique comme cela. Il serait dommage pour nous tous que notre solidarité soit entachée. » Contactés par Le HuffPost, Sylvain Maillard, ainsi que plusieurs porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée n’ont pas donné suite.
Du côté d’Horizons, où l’on se targue de ne pas être à l’initiative, ces ralliements sont une bonne nouvelle à l’heure où Édouard Philippe passe la seconde en vue de 2027. Son parti, toujours représenté par deux personnalités au gouvernement après le remaniement, a perdu deux députés « apparentés » à l’Assemblée après la difficile loi immigration. Le groupe atteint donc à nouveau les 30 membres.
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