Politique

Badinter au Panthéon ? Pour Fabius, il est « déjà dans le Panthéon de nos cœurs »

POLITIQUE – Une déclaration touchante. Laurent Fabius, qui doit à Robert Badinter son introduction auprès de François Mitterrand a jugé « légitime » que l’ex-Garde des Sceaux fasse son entrée au Panthéon. Mais, si ce n’était pas le cas, sa place « dans le Panthéon de nos cœurs » est déjà assurée, estime-t-il ce mercredi 14 février.

« J’ai parlé plusieurs fois avec Robert de la panthéonisation mais pas de la sienne », a confié Laurent Fabius sur franceinfo, quelques heures avant l’hommage national prévu place Vendôme. À cette occasion, Emmanuel Macron devrait s’exprimer sur une éventuelle entrée au Panthéon du père de l’abolition de la peine de mort. Selon Radio France, le chef de l’État y est favorable et a sollicité la famille de Robert Badinter dont l’accord est obligatoire.

« S’agissant de Robert, évidemment il est déjà au Panthéon d’une certaine manière », estime néanmoins Laurent Fabius. Les chemins des deux hommes n’ont jamais cessé de se croiser : au gouvernement, quand Laurent Fabius était Premier ministre et Badinter Garde des Sceaux, puis au Conseil Constitutionnel qu’ils ont tous les deux présidé.

Pour Laurent Fabius, temple des grands hommes ou pas, Robert Badinter est donc déjà entré « dans le Panthéon de nos cœurs » grâce à ses idées et ses engagements. En témoigne selon lui la forte affluence à la Chancellerie pour signer le recueil de condoléances mis à la disposition du public depuis l’annonce du décès. Prévu sur deux jours, l’accès à la place Vendôme a finalement été prolongé jusqu’à mardi soir.

Badinter au Panthéon « tout à fait légitime »

Laurent Fabius dit de pas avoir échangé avec Élisabeth Badinter, veuve du Garde des Sceaux, sur son entrée au Panthéon. « Mais ce serait évidemment tout à fait légitime. Quand on dit ’aux Grands Hommes une Patrie reconnaissante’, c’est aux grands hommes et aux grandes femmes qui ont porté de grandes idées. Et Robert, c’était ça. Le maître, avec beaucoup de disciples, ce qui n’est pas donné à tout le monde. Quelqu’un qui a eu une grande vie et a porté de grandes idées », argumente-t-il.

Ministre de François Mitterrand, Robert Badinter a fait de l’abolition de la peine de mort le combat de sa vie, comme avocat puis à Garde des Sceaux. Mais il a aussi laissé sa marque dans la lutte pour les droits LGBTQI, contre l’antisémitisme et pour la dignité humaine, notamment à l’égard des détenus.

Robert Badinter était bien « un grand homme », a souligné dès vendredi le président de la République après l’annonce de la mort de l’ancien garde des Sceaux. Néanmoins, il a insisté sur « le temps » long nécessaire avant l’entrée au Panthéon d’une personnalité.

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