À gauche, cette conséquence inattendue du coup de sang de Bayrou contre l’exécutif
POLITIQUE – Si l’épicentre du séisme provoqué par François Bayou – avec son refus d’entrer au gouvernement – se trouve en Macronie, quelques répliques atteignent la gauche de l’échiquier politique, dans un contexte où l’opposition invite dorénavant le MoDem à rejoindre le camp des opposants à Emmanuel Macron. C’est ainsi que la présidente du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, Cyrielle Chatelain, a appelé ce jeudi 8 février la formation centriste (chagrinée par l’orientation sarkozyste prise par le gouvernement) à travailler avec la gauche.
Absent du Palais Bourbon mais bien présent sur le réseau social X, Jean-Luc Mélenchon a bondi en découvrant l’offre formulée par la cheffe des députés écolos. « Tellement décevant. J’espère que c’est seulement un petit coup de communication. Car ce retour aux vieilleries de l’alliance avec le centre nous renvoie avant l’union de la gauche de 1973… Il n’en est pas question. Jamais. L’union populaire est impossible avec le Modem qui défend des positions contre les revendications sociales et siège dans la majorité macroniste », a réagi le chef de file de la France insoumise.
Un croche-patte qui n’a pas déstabilisé Cyrielle Chatelain, qui s’est empressée de lui répondre sur le même réseau social. « Parfois pour faire avancer des choses, il faut sortir de sa zone de confort. Voter avec le modem pour la taxation des superdividendes et la proportionnelle, je l’assume. Mon objectif : inscrire nos solutions de gauche radicale et écologistes dans la loi », a-t-elle répliqué.
Il est vrai que le MoDem a pu montrer quelques menues convergences avec la gauche, comme lors de la réforme des retraites (en évoquant l’idée de faire contribuer le capital ou en soutenant la « médiation » demandée par la CDFT) et la taxation des superprofits.
« Tu as raison »
Une réponse sur le fond qui a manifestement piqué la curiosité de Jean-Luc Mélenchon, désireux d’aller plus loin. « Cyrielle, je ne doute pas de ton attachement à gauche. Un doute sur l’existence d’une zone de confort pour moi dans la gauche. Mais tu as raison de vouloir les faire voter avec nous. Je préfère ça que quand ils votent contre la loi Bompard pour encadrer les marges de profit et garantir les revenus des agriculteurs. Parlons-nous en MP (messages privés, ndlr) pour se comprendre », a répondu le triple candidat à l’élection présidentielle.
Une remarque qui n’a pas manqué de faire sourire à gauche, où les règlements de compte en public sont devenus la norme depuis la création de la NUPES en juin 2022. « Note à tout le monde : parfois le MP peut être un point de départ plutôt qu’une finalité », a souligné la députée écologiste Marie-Charlotte Garin sur le même réseau social. Ironie de l’histoire, François Bayrou a contribué, sans le vouloir, à la reprise du dialogue à gauche.
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