Politique

Jordan Bardella rattrapé par le vote des députés RN sur la réforme du RSA

POLITIQUE – « Sur le fond, je suis parfaitement d’accord ». Ce dimanche 4 février lors de l’émission « Dimanche en politique » sur France 3, le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a été interrogé sur la réforme du RSA, visant à conditionner le versement de cette aide sociale à 15 heures d’activité. Un dispositif que le Premier ministre, Gabriel Attal, entend généraliser d’ici le 1er janvier 2025 et auquel la tête de liste RN aux élections européennes souscrit sur le principe.

« Je pense qu’il faut des contreparties aux prestations sociales de ce type qui sont versées », a affirmé Jordan Bardella, tout en déplorant le manque de contrôles. « L’idée d’avoir des contreparties à des prestations sociales ça va dans le bon sens, et je pense que les Français plussoient à ce procédé, mais l’État aujourd’hui n’a pas même pas la capacité de contrôler les contreparties actuelles », a poursuivi le chef du RN, avant de répéter qu’il voyait ce principe d’un bon œil.

« Les bobards de l’extrême droite »

Or, comme lui a fait remarquer sur X le député Renaissance Marc Ferracci, sa déclaration va totalement à l’encontre de l’action des députés RN à l’Assemblée nationale. « Les bobards de l’extrême droite et de son dirigeant Bardella, épisode 4 748 263. Pour rappel, les députés RN ont voté contre l’obligation de 15 heures d’activité pour les bénéficiaires du RSA », a répliqué l’élu des Français de l’étranger. « Bardella est tellement pour les 15 heures d’activité pour les bénéficiaires du RSA que le RN a voté contre à l’Assemblée », a renchéri le chef de file des députés LR, Olivier Marleix.

Lors de l’examen de ce dispositif, quatre députés RN étaient présents dans l’hémicycle : trois ont voté contre, et un a voté pour. Mêmes résultats lorsqu’on regarde les votes des 88 députés RN sur l’ensemble du projet de loi, qui comprenait cette mesure, en première lecture le 10 octobre : tous ont voté contre. Soulignons au passage que la contribution du RN au débat n’avait pas manqué de faire bondir, puisque c’est dans ce cadre que le député lepéniste de l’Aisne Jocelyn Dessigny expliquait partir du principe « qu’une mère au foyer, elle est peut-être mieux à la maison à s’occuper des enfants », d’où son opposition à la mesure.

Durant cette séquence, Le Monde décryptait « l’ambiguïté volontaire » du RN sur le sujet, tiraillé entre son discours social et sa volonté de conquérir un électorat libéral, venant de la droite. Le problème de l’ambiguïté, c’est que l’on n’en sort qu’à ses dépens, disait le cardinal de Retz. Jordan Bardella peut désormais en témoigner.

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