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La Madame Web de Dakota Johnson n’a (presque) rien à voir avec le personnage des comics

CULTURE – Elles n’ont que leurs super pouvoirs en commun. Le nouveau spin-off de Spider-Man, dédié à la fidèle alliée de l’homme araignée Madame Web, est en salle depuis ce mercredi 14 février. Si c’est Dakota Johnson qui a été choisie pour camper le rôle de Madame Web, l’actrice tout comme son personnage dans le film, sont pourtant bien éloignés des comics Marvel.

Le long-métrage des studios Sony Pictures et Marvel se déroule en 2003, avant l’arrivée de Spider-Man dans le Queens. Après avoir frôlé la mort, Cassandra Webb (Dakota Johnson), acquiert des pouvoirs de médium et devient la fameuse Madame Web.

Grâce à ses nouveaux dons, elle aura pour mission de veiller sur trois jeunes femmes, dont le futur est menacé. Le trio se compose de Julia Carpenter (jouée par Sydney Sweeney), Anya Corazon (Isabela Moner) et Mattie Franklin (Celeste O’Connor). Destinées à devenir des Spider-Women, elles sont traquées par un homme nommé Ezekiel Sims (Tahar Rahim).

Une Madame Web protectrice des Araignées de New York

Dans Madame Web, Cassandra dite « Cassie » est une ambulancière de Manhattan. Elle passe son quotidien à risquer sa vie pour secourir les autres. Mais dans les comics, lorsque Madame Web est introduite, c’est loin d’être une jeune femme. Vous pouvez voir ci-dessous, à quoi ressemble Madame Web dans les bandes dessinées Marvel.

Madame Web apparaît pour la première fois, dans Amazing Spider-Man #210 en 1980, pour venir en aide à Spider-Man.

Le super-héros fait alors la rencontre d’une veuve âgée, aux cheveux grisonnants. Aveugle depuis sa naissance, c’est néanmoins une télépathe aux pouvoirs psychiques très puissants. Au début de sa vie, Cassandra Webb utilise ses pouvoirs pour faire le bien, et pour gagner sa vie.

Si dans la première scène de la bande-annonce, on voit Cassie se battre au corps-à-corps, dans les comics, Madame Web n’a en réalité pas d’aptitudes au combat. Pour la simple raison qu’elle ne peut pas bouger. En vieillissant, Cassandra Webb découvre qu’elle est atteinte de myasthénie grave. Cette maladie neurologique finie par la paralyser, si bien qu’elle doit vivre sous assistance cybernétique. Afin de survivre, son défunt mari Jonathan Webb, lui a construit une machine similaire à une toile d’araignée, reliée à son corps via des tubes.

Pourtant, comme le montre l’intrigue du film, la principale mission de Madame Web est de protéger les tisseurs de toiles de New York. Dans les comics, en plus d’être une alliée de Peter Parker, elle est le mentor d’une des Spider-Woman, Mattie Franklin, incarnée dans le film par Celeste O’Connor. Cassandra Webb est également la grand-mère de la quatrième Spider-Woman, la super vilaine Charlotte Witter.

Le passé réinventé de Madame Web

Madame Web est le premier film des studios Sony Pictures, à avoir pour tête d’affiche un personnage féminin. La réalisatrice a confié à ComicBookMovie.com qu’elle « était enthousiaste à l’idée d’avoir une super-héroïne féminine vraiment forte et brillante au premier plan ». Consciente de la différence entre le film et le comic, S. J. Clarkson a voulu créer sa propre « origin story » du personnage.

Bien qu’elle ne soit pas une grande amatrice de super-héros, Dakota Johnson a plusieurs fois exprimé son admiration pour Madame Web. « On m’a envoyé ce scénario et je me suis dit : ’Je ne sais pas si je suis une super-héroïne’ ». Elle explique à Entertainment Weekly que c’est le personnage lui-même qui l’a convaincu d’accepter le rôle. « J’étais en quelque sorte mystifiée par ses pouvoirs. Je me suis dit : ’Oh, j’aimerais vraiment voir ce super-héros. J’aimerais beaucoup voir une jeune femme dont le superpouvoir est son esprit’ ».

Pour Dakota Johnson, il était important que l’héroïne « soit vraiment humaine et ancrée dans la réalité ». De cette façon, le spectateur peut se dire « oh, je peux m’identifier à ça ».

Un parti pris des studios Marvel

Ce n’est pas la première fois que Marvel prend le parti de ne pas totalement respecter les comics. Le studio décide souvent de choisir des actrices plus jeunes, pour camper ses personnages féminins. Notamment avec l’univers de Spider-Man, où au fil des trilogies, tante May n’a cessé de rajeunir.

Dans la trilogie de Sam Raimi, tante May était jouée par Rosemary Harris. Lorsque le premier film est sorti en 2002, l’actrice était âgée de 75 ans. Quant aux Spider-Man avec Andrew Garfield, c’est Sally Field qui y incarnait la femme de Ben Parker. À l’époque de la sortie du film en 2012, elle avait 66 ans.

Le plus flagrant reste le cas de la dernière trilogie avec Tom Holland. En effet, lorsque Marisa Tomei est introduite dans Captain America : Civil War en tant que May Parker, elle a 52 ans. En revanche, contrairement à Madame Web, ce choix est cohérent. Dans les bandes dessinées, il y a environ 40 ans de différence entre Peter Parker et sa tante.

Mais Marvel a aussi opté pour une version plus glamour, et indépendante du personnage. Dans la trilogie Spider-Man de Jon Watts, la tante May de Marisa Tomei se fait constamment séduire. Elle a même eu une amourette d’été avec Happy Hogan, joué par Jon Favreau. Malgré le décès de son mari (qui est brièvement évoqué), elle incarne la figure de la tante cool. Les studios Marvel ont-ils voulu en faire de même pour Madame Web avec Dakota Johnson ?

Après l’échec de Morbius avec Jared Leto, et le deuxième volet peu convaincant de Venom : Let There Be Carnage, les fans ont très peu confiance dans le Spider-Verse de Sony. Après l’avant-première de Madame Web à Los Angeles, les premiers avis ne présagent rien de bon pour la suite du film.

« De grandes actrices et de grands personnages gâchés encore une fois, continuez comme ça Sony » commente un fan sur X (ex-Twitter). Un autre pointe l’intrigue trop confuse du film : « Les personnages et l’histoire vous laisseront confus et déconcertés. Sans vision claire, cette toile devient un désordre emmêlé ».

Sur Rotten Tomatoes, Madame Web récolte pour l’heure la très mauvaise note de 23 %. À voir si comme le Venom de Tom Hardy, malgré les mauvaises critiques, Madame Web arrivera à convaincre le box-office.

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