Culture

La réponse de l’équipe du film « CE2 » aux propos de Judith Godrèche au Sénat

CINÉMA – Lors de son audition au Sénat jeudi, pendant laquelle elle a notamment demandé de protéger les jeunes actrices des violences sexuelles, Judith Godrèche a aussi mis en cause le tournage du film CE2 de Jacques Doillon.

Ce film, avec Nora Hamzawi et Alexis Manenti, devait sortir en salles le 27 mars. Mais la production a annoncé mardi son report jusqu’à nouvel ordre, après les accusations de viol de Judith Godrèche à l’encontre de son réalisateur.

Au Sénat lors de son audition, l’actrice de 51 ans avait tenu ces propos sur le nouveau film de Jacques Doillon : « il met en scène une petite fille qui a été harcelée à l’école dans son histoire. Je sais qu’il voulait que ce soit une petite fille qui dans la vie a été harcelée pour lui faire revivre à l’écran, ce qu’elle a vécu dans la vie. Pour que cette souffrance ait l’air vraie. »

L’équipe du film lui a répondu ce vendredi 1er mars, via un communiqué (à lire en intégralité plus bas), comme l’a repéré BFMTV. « Il n’a jamais été question qu’un seul des enfants jouant dans ce film revive une situation de souffrance qu’il ou elle aurait pu connaître dans la vraie vie », indique l’équipe du film, rappelant que l’emploi des enfants au cinéma est soumis à « un contrôle strict ».

« Les deux enfants retenus pour les rôles principaux ont rencontré (…) à trois reprises un médecin pédopsychiatre et une psychologue », précise la production. Ces deux spécialistes « ont confirmé (après lecture du scénario) que les enfants pouvaient sans réserve particulière incarner les rôles proposés. »

« Si Madame Judith Godrèche se soucie de l’intérêt supérieur de ces enfants, nous l’encourageons à ne pas les exposer de la sorte, à les épargner de toute instrumentalisation et à respecter leur tranquillité et celle de leurs familles », conclut le communiqué.

Des plaintes contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon

Devenue la figure de proue de la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants depuis qu’elle a porté plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des faits remontant à son adolescence, Judith Godrèche a été entendue jeudi par la délégation au droit des femmes du Sénat.

Une première pour une artiste, et l’occasion de donner un relais politique à son combat, six jours après son discours à la cérémonie des César.

« Je me permets de vous demander de constituer une commission d’enquête sur les violences sexuelles et sexistes dans le milieu du cinéma », a notamment déclaré celle qui décrit le 7e art comme « une famille où on ne peut pas dénoncer, où on ne sait pas à qui parler ».

Pour que ne se reproduisent plus les viols et violences qu’elle dit avoir subis à partir de ses 14 ans de la part de réalisateurs qui la faisaient tourner dans leurs films, « il faut qu’il y ait tout un système de protection mis en place et qu’on arrête de faire semblant de ne pas savoir ».

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