Après le Congrès, comment le ministre de la Santé entend améliorer l’accès réel à l’IVG
POLITIQUE – Et maintenant ? Alors que le Congrès a voté, lundi 4 mars, l’inscription de l’accès à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution, le ministre délégué à la Santé veut améliorer l’accès réel à l’avortement en France, « une liberté fragile ».
« Constitutionnaliser ce principe est un pas majeur. Mon travail à moi va être de garantir l’accès à l’IVG partout sur le territoire dans des conditions de sécurité et de qualité des soins qui soient la même pour toutes les femmes », a ainsi expliqué Frédéric Valletoux (Horizons) ce mardi 5 mars dans la matinale de CNews et Europe 1.
C’est le sens de plusieurs décisions prises par le gouvernement ces derniers mois : l’allongement du délai pour recourir à un avortement, la possibilité d’obtenir par téléconsultation des ordonnances pour des IVG médicamenteuses, ou la revalorisation de l’acte médical de 25 % pour répondre à une demande de la profession. Désormais, le ministre veut aller plus loin.
Assouplir les règles pour les sages-femmes
Frédéric Valletoux souhaite rendre effective la possibilité donnée aux sages-femmes, en 2022, de pratiquer une IVG chirurgicale. « Le décret qui permettait de préciser la manière dont on exerce cet acte ne me satisfait pas, et ne satisfait pas les sages-femmes car il a été entouré d’un certain nombre de précautions ou de conditions » trop lourdes, a expliqué Frédéric Valletoux, citant notamment « une consultation préalable avec un médecin » qui revient à « ne pas changer les choses ».
Dans ce contexte, le ministre de la Santé annonce remettre l’arrêté à « la concertation » avec les professionnels du secteur, de manière « à ce que l’on puisse donner une vraie délégation de responsabilité aux sages-femmes ». Le texte sera abrogé et réécrit.
Autant d’évolutions réclamées par les différentes professions de santé, pour pousser plus de praticiens à s’engager, alors que l’accès à l’IVG est aujourd’hui entravé dans certains territoires par le manque de soignants formés.
Par ailleurs, le ministre de la Santé a tenu à rassurer les médecins inquiets pour leur « clause de conscience » après l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution. « Cela ne change rien », a indiqué Frédéric Valletoux, avant d’ajouter : « ceux qui étaient réticents ou ne souhaitaient pas faire cet acte avant, pourront continuer à l’exprimer de la même manière ».
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