Politique

« Heureusement qu’en 20 ans, on bouge »  : Vautrin dit avoir évolué sur la fin de vie

POLITIQUE – Ça, c’était avant. La ministre Catherine Vautrin, qui supervise le portefeuille de la Santé, se veut rassurante : sa position sur la fin de vie a bien changé en 20 ans et il n’est pas question pour elle de s’opposer au projet de loi dont Emmanuel Macron a dévoilé les contours.

« Est-ce que vous, en 20 ans, vous n’avez pas évolué ? Qui n’évolue pas dans sa vie ? Heureusement qu’en 20 ans on bouge », répond Catherine Vautrin sur France Inter ce mardi 12 mars alors qu’elle est interrogée sur ses anciennes déclarations.

En 2004, en plein débat sur la première loi Claeys Leonetti, Catherine Vautrin est alors secrétaire d’État aux personnes âgées dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin. Elle fait partie des opposants à ce qui est alors appelé « euthanasie active », c’est-à-dire un acte qui provoque le décès chez les patients qui le souhaitent. Elle appelle alors à ne pas ouvrir « la boîte de Pandore des tentations eugénistes ». L’euthanasie ne sera in fine pas retenue dans la loi qui n’autorisera que la sédation profonde et continue.

Cette fois, l’« aide à mourir » voulue par Emmanuel Macron consiste bien en l’administration d’une substance létale pour des patients répondants à des critères stricts. Catherine Vautrin, désormais ministre du Travail, de la Santé et des Solidarité, pourra-t-elle la défendre ?

Lors du remaniement en janvier, plusieurs associations favorables à une aide à mourir s’étaient émues de son arrivée à la Santé, y voyant un « mauvais signal », selon Jonathan Denis, président de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD).

Des inquiétudes que la ministre veut balayer désormais. Outre son évolution, elle souligne par ailleurs que le projet de loi « ne parle pas d’euthanasie », le terme étant, selon Emmanuel Macron, impropre à décrire son projet.

« Quand on parle d’euthanasie, on parle de donner la mort avec ou sans consentement, ça n’est pas du tout le sujet i ci. Quand on parle de suicide assisté, c’est donner à quelqu’un la possibilité de déterminer la fin de sa vie, ça n’est pas le cas ici », a-t-elle insisté.

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