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Ces stars du sport français qui risquent de rater les JO de Paris 2024

JO DE PARIS 2024 – Ce sera dans quatre mois jour pour jour, le 26 juillet : un coucher de soleil sur la Seine, des dizaines de bateaux naviguant sous les vivats de la foule et l’élite du sport français défilant bien déterminée à remplir l’escarcelle bleue de médailles. Voilà pour l’image dont rêvent organisateurs des JO de Paris 2024 et patrons des équipes de France. Sauf qu’en réalité, plusieurs étoiles pourraient manquer au tableau.

Que ce soit pour des raisons de condition physique, de modalités de qualification ou pour des considérations plus prosaïques, certains des plus fiers représentants du sport tricolore risquent en effet de rater l’événement. Tour d’horizon en cinq questions.

L’image a fait le tour des médias français le week-end du 23 mars : un Kévin Mayer grimaçant, contraint à l’abandon lors du décathlon de San Diego. Un rendez-vous au cours duquel il espérait réaliser, enfin, les minimas le qualifiant pour les Jeux olympiques. Sauf qu’une gêne musculaire l’a forcé à jeter l’éponge. Deux fois médaillé d’argent aux JO, double champion du monde et recordman du monde de sa discipline, le Français n’a désormais plus que trois mois pour composter son billet.

Un défi qui comporte de nombreux risques. Car dans une discipline aussi éprouvante que le décathlon et avec un athlète aussi régulièrement embêté par son physique, l’enchaînement de plusieurs concours dans un temps restreint pourrait compromettre grandement ses chances de médaille à Paris.

Pour l’autre grande figure de l’athlétisme français, le perchiste Renaud Lavillenie, les difficultés sont tout aussi nombreuses. D’une part, il y a sa rétrogradation au sein de l’élite de son sport, lui qui a détenu le record du monde et régné sur la perche pendant près d’une décennie. Face au phénomène Armand Duplantis et à la densité du plateau actuel, approcher du podium serait déjà une performance immense. D’autant et surtout que l’athlète de 37 ans est convalescent et espère seulement reprendre la compétition fin mai.

C’est un sujet qui revient presque autant que celui de son prochain club : Kylian Mbappé sera-t-il aux Jeux olympiques, lui qui s’apprête à quitter le Paris Saint-Germain et la France ? En l’occurrence, et comme Le HuffPost vous l’a récemment expliqué, au-delà du cas du jeune attaquant la composition de la liste de 18 joueurs que Thierry Henry sélectionnera pour tenter de décrocher l’or est encore floue. Notamment parce que l’ancien meilleur buteur des Bleus ne pourra appeler que 3 joueurs de plus de 23 ans.

Or entre ceux qui pourraient être retenus par leur club (Mbappé donc, mais aussi Antoine Griezmann), ceux qui changeront de club l’été prochain et qui devront faire la préparation avec leur nouvelle équipe (on pense à Olivier Giroud que le Los Angeles FC rêve de voir débarquer avant les JO), et ceux qui auront déjà pris part à l’Euro avec l’équipe de Didier Deschamps, composer l’équipe olympique aura tout de l’équation à multiples inconnues.

En judo, il ne reste plus qu’un ticket à distribuer pour les Jeux, celui de la Française qui combattra dans la catégorie des -78 kg. Et là encore, un problème à provoquer des migraines se pose : qui de Madeleine Malonga, championne du monde 2019 et vice-championne olympique à Tokyo, ou d’Audrey Tcheuméo, vice-championne du monde en titre et deux fois médaillée aux JO (argent en 2016, bronze en 2012), doit être retenue ?

Un duel au long cours que la Fédération française a pour l’instant refusé de trancher, et qui crée une très forte inimitié entre les deux femmes, Tcheuméo ayant refusé de serrer la main de sa rivale lors du récent tournoi de Paris. Pour guider leur choix, les autorités du judo français ont décidé de leur laisser une chance chacune : Tcheuméo a terminé à la cinquième place du Grand chelem de Tbilissi ce week-end. À Malonga de faire mieux le 31 mars à Antalya.

« On est l’équipe de France, on ne va pas aller aux Jeux olympiques pour faire les animateurs : on n’y va que pour la gagne. » Voici ce que déclarait Thomas Voeckler, le sélectionneur de l’équipe de France masculine, dans une interview accordée en début d’année au quotidien breton Le Télégramme. Et d’ajouter : « Est-ce que j’ai une idée de l’ossature ? Bien sûr que oui. Est-ce que je sais qui seront les quatre coureurs, non. »

Voilà pour le décor. Alors que l’équipe de France ne pourra donc aligner que quatre cyclistes aux JO, les choisir va être un casse-tête. Et un homme pourrait en faire les frais : le double champion du monde (2020 et 2021) Julian Alaphilippe. En cause : une méforme récurrente qui l’a vu enchaîner deux saisons particulièrement tièdes. L’an passé, le coureur de 31 ans ne figurait ainsi qu’à la 87e place mondiale, devancé par une dizaine compatriotes.

Parmi eux, Christophe Laporte, Valentin Madouas, Axel Zingle, Bryan Coquard ou Romain Grégoire, soit autant d’hommes aux qualités convenant au parcours francilien des JO, long et jalonné de montées sèches. En plus, Julian Alaphilippe est en pleine brouille avec Patrick Levefere, le patron de son équipe (Soudal-Quick Step), qui voudra avant tout le voir performer sous la tunique de son employeur. En plus, alors qu’il doit déjà participer au Tour d’Italie, Alaphilippe a vu son coéquipier belge Remco Evenepoel le réclamer aussi au départ du Tour de France. Un enchaînement trop lourd pour poursuivre avec les JO ? Thomas Voeckler a prévu de répondre en livrant sa sélection fin juin, au début du Tour de France.

En planche à voile, c’est bien simple : Charline Picon a tout gagné. Elle est devenue championne olympique à Rio en 2016 (avant de remporter l’argent à Tokyo), elle est championne du monde, cinq fois championne d’Europe… Alors après avoir survolé sa discipline pendant près de dix ans, elle a décidé de changer d’embarcation. Et c’est ainsi qu’elle tente actuellement de se qualifier pour Paris en 49er, un dériveur qu’elle manœuvre en binôme avec Sarah Steyaert.

Sauf que tout ne se passe pas comme prévu pour la « Mama Team », et que les deux femmes, toutes deux revenues au plus haut niveau après une grossesse, voient désormais leur futur olympique se jouer entre les mains du comité de sélection de la Fédération française de voile.

Ainsi, après leur 33e place aux Mondiaux de Lanzarote, Picon et Steyaert sont en balance avec deux autres équipages français, dont aucun n’a réussi à faire mieux que 20e aux championnats du monde. Six femmes qui attendent toute la décision du comité, espérée au plus tard le 30 mars.

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