Après la crise à « La Provence », ces journalistes et médias ont une demande précise pour Dati
POLITIQUE – « Madame Dati, nous voulons des garanties. » C’est la demande formulée dans une tribune publiée, ce mardi 26 mars dans les colonnes du Monde, par près de 70 sociétés de journalistes, médias, syndicats et collectifs à la ministre de la Culture. Marqués par la récente crise survenue au quotidien La Provence, les signataires la prient de soutenir une proposition de loi transpartisane visant à protéger la liberté éditoriale des médias.
Tout commence le 22 mars dernier, lorsque le directeur de la rédaction du quotidien régional, Aurélien Viers, est mis à pied après une Une sur la visite d’Emmanuel Macron jugée « ambiguë » par la direction du quotidien marseillais, détenu par l’armateur CMA CGM du milliardaire Rodolphe Saadé. Le soir même une grève est votée, elle durera 72 heures jusqu’à la réintégration d’Aurélien Viers.
« Les atteintes à l‘indépendance des rédactions se répètent »
Cette séquence « nous alerte », comme « avant elle la crise au Journal du Dimanche ou celle des Échos, qui dure maintenant depuis près d’un an » et le limogeage de son directeur de la rédaction, soulignent les Sociétés de journalistes, dont celle de l’AFP, ainsi que celles de BFMTV, Mediapart, France 24, Le Figaro, Radio France, Le Point ou encore L’Humanité.
« Les atteintes à l‘indépendance des rédactions se répètent » et « la seule et unique manière de produire de l’information de qualité, vérifiée, sourcée, et honnête, c’est de garantir l’indépendance des journalistes », rappellent-ils à Rachida Dati.
La ministre a estimé jeudi dernier devant les députés qu’« aujourd’hui, la loi est très claire : l’intérêt de l’actionnaire ne peut pas compromettre l’indépendance du journaliste. » Elle était interrogée sur les récentes déclarations de Rodolphe Saadé, qui s’apprête à racheter Altice Media (BFMTV, RMC…) et a tenté de rassurer les représentants du personnel sur sa volonté de ne pas interférer directement dans le travail des rédactions.
« Il y a quand même beaucoup de garanties » pour les journalistes, notamment depuis la loi Bloche de 2016, a relevé Rachida Dati, avant d’égrainer plusieurs exemples : généralisation du droit d’opposition, négociation de chartes de déontologie dans chaque entreprise de presse…
Les signataires de la tribune plaident pour aller plus loin. Une proposition de loi de la députée écologiste Sophie Taillé-Polian, au menu de l’Assemblée nationale le 4 avril, prévoit la création d’un droit d’agrément des journalistes sur la nomination du directeur de la rédaction. L’adoption de ce texte constituerait un « important premier pas ».
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