Politique

Cette déclaration de l’AfD sur Mayotte risque de ne pas plaire à son alliée Marine Le Pen

POLITIQUE – Acte de vengeance ou friture sur la ligne ? Alice Weidel, la cheffe d’Alternative für Deutschland (AfD), parti d’extrême droite allemand allié du RN au Parlement européen, a posé une question écrite au Bundestag mercredi 17 avril, concernant la restitution de Mayotte aux Comores, comme l’a repéré Libération. Or Marine Le Pen tient particulièrement à ce département dans lequel elle doit d’ailleurs se rendre ce week-end. Une manœuvre qui pourrait bien être calculée, alors que les relations entre les deux leaders ne sont pas au beau fixe.

Le groupe parlementaire de l’AfD s’interroge sur « l’attitude du gouvernement fédéral quant au respect par l’Occident du droit international à l’égard des États souverains de Mayotte et des Malouines », peut-on lire sur le site du Bundestag, l’équivalent de l’Assemblée nationale. Le parti d’extrême droite souhaite connaître la position du gouvernement sur « les résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies selon lesquelles la France doit restituer l’archipel de Mayotte à l’union des Comores ».

Alice Weidel et ses collègues ont également demandé si Berlin reconnaissait les référendums organisés par la France à Mayotte dans les années 1970, dont celui de 1976 lors duquel le rattachement à la République française a été approuvé à une large majorité : « Si oui, comment [le gouvernement] justifie-t-il son attitude divergente à l’égard du droit à l’autodétermination du peuple de Crimée ? », interrogent-ils, en référence aux référendums organisés par la Russie dans la région annexée, et condamnés pour leurs irrégularités par la communauté internationale.

Rancœur tenace

Les questions soulevées outre-Rhin ne devraient pas faire plaisir à Marine Le Pen, qui aime dire son attachement à Mayotte, le département dans lequel elle avait fait son meilleur score au premier tour de la présidentielle en 2022. « Weidel se venge de Le Pen », assure un cadre du RN à Libération.

À cause de leur brouille de janvier ? Au début de l’année, Marine Le Pen n’avait pas hésité à se désolidariser de sa collègue allemande lorsqu’elle était sous le feu des critiques pour un projet de « remigration » et d’expulsion massive de personnes d’origine étrangère.

Alice Weidel avait été sommée de clarifier ses positions autour d’un repas avec Jordan Bardella et Marine Le Pen. Alors que ces derniers souhaitaient que cette rencontre reste discrète, la cheffe de l’AfD s’en était félicitée sur ses réseaux sociaux.

Un enthousiasme que ne semblait pas partager la direction du RN qui était restée bien silencieuse. Jordan Bardella avait fini par justifier la rencontre en assurant qu’elle avait pour but d’offrir la possibilité à Alice Weidel de clarifier ses positions et de s’engager à les mettre par écrit.

« Il m’apparaît qu’il y a encore un certain nombre de questions qui restent en suspens », avait réagi Marine Le Pen une fois la lettre rédigée. Un coup de semonce qu’Alice Weidel ne semble pas avoir digéré.

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