Les sondages dans les 28 pays européens compilés dans une carte
POLITIQUE – On en a tendance à l’oublier, et particulièrement en France où plusieurs partis politiques réduisent les élections européennes à un enjeu national (très souvent éloigné de la réalité du Parlement européen), mais ce sont tous les pays de l’UE qui devront choisir leurs représentants entre les 6 et 9 juin prochains.
Et comme c’est le cas pour l’hexagone, des études d’intention de vote sont disponibles, permettant d’anticiper autant que possible la façon dont les rapports de force pourraient bouger au Parlement européen.
Au mois de mars par exemple, l’institut Ipsos avait réalisé pour Euronews une vaste étude dans les 18 pays les plus peuplés de l’Union européenne, représentant 95,7 % de la population et 88,9 % des députés européens. Le site Europe Elects agrège quant à lui les enquêtes réalisées dans chaque pays.
Bardella n’est pas un cas unique en Europe
Le résultat ? Une prime aux partis d’extrême droite et eurosceptiques, comme le montre la carte ci-dessous. Alors qu’en France le candidat du RN Jordan Bardella continue de dominer outrageusement les sondages, d’autres pays européens placent l’extrême droite en tête. En Italie par exemple, le parti national conservateur de Giorgia Meloni (Fratelli d’Italia) domine également les intentions de vote, au-dessus de 27 % d’intentions de vote.
Même tendance aux Pays-Bas, où le parti de Geert Wilders (allié du RN au Parlement européen) fait course en tête, avec 22 % d’intentions de vote. En Belgique flamande, le Vlaams Belang (également classé à l’extrême droite) est en pole position avec 27 %. En Autriche, le parti autrichien de la liberté FPÖ (qui siège également avec le RN au sein du groupe Identité et démocratie) dépasse aussi les 27 % d’intentions de vote.
Les équilibres pas bouleversés, mais…
Si cette progression n’est pas (encore) de nature à bouleverser les principaux équilibres au Parlement européen (dominé par la droite du PPE et les socialistes du S&D), il est à noter que celle-ci succède à une première percée de l’extrême droite observée lors du dernier scrutin en 2019. Ce qui tend à confirmer la croissance constante des courants nationalistes et conservateurs à l’œuvre en Europe. Exemple avec le Portugal, où le parti d’extrême droite Chega, choyé par Marine Le Pen, devrait envoyer ses premiers eurodéputés au mois de juin, avec 14,9 % d’intentions de vote.
À l’inverse, il existe plusieurs pays qui résistent à la flambée nationaliste, comme l’Espagne, où le parti d’extrême droite Vox végète autour des 10 %, derrière le PP (droite libérale) et le PSOE (socialiste), ou l’Allemagne qui voit l’AfD finalement reculer à la troisième place sur fond de scandales en série. Même chose pour la Suède, le Danemark ou la Lituanie qui, comme l’Irlande ou la partie wallonne de la Belgique, placent pour le moment la gauche en tête des intentions de vote. Reste à savoir si toutes ces tendances se confirmeront dans les urnes.
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