300 écrivains français exigent que le mot « génocide » à Gaza s’impose dans le débat
GAZA – « Face à ce moment historique, nous pouvons détourner le regard ». Ce lundi 26 mais, 300 écrivains francophones dont Leïla Slimani, J. M. G. Le Clézio, Virginie Despentes, Mohamed Mbougar Sarr ou encore Gaël Faye ont pris la parole dans Libération pour dénoncer les actions du gouvernement israélien à Gaza depuis la reprise des bombardements.
Dans ce texte, ils exigent des sanctions contre Israël, un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages israéliens. En rendant hommage à leurs « confrères et consœurs » écrivains et écrivaines de Gaza, ils demandent également que le terme « génocide » s’impose dans le débat.
« La qualification de “génocide” pour décrire ce qu’il se passe à Gaza ne fait plus débat pour nombre de juristes internationaux et d’organisations de protection des droits humains », affirme le texte évoquant la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Amnesty International, Médecins sans frontières, Human Rights Watch, le Conseil des droits de l’homme des Nations unies, les rapporteurs des Nations unies, « et bien d’autres spécialistes et historiens ».
« L’histoire nous oblige »
« L’histoire, parfois, nous oblige », ajoutent les signataires de la tribune. L’utilisation de ce mot « n’est pas un slogan », assurent-ils par ailleurs. « Elle implique des responsabilités juridiques, politiques, morales », rappellent ceux qui ne peuvent plus se contenter du mot « horreur » sans préciser son étendue. « Tout comme il était urgent de qualifier les crimes commis contre des civils le 7 octobre 2023 de crimes de guerre et contre l’humanité, il faut aujourd’hui nommer le “génocide”. »
« Notre responsabilité collective est engagée, écrivent-ils. Nous, écrivains et écrivaines d’expression française, avons trop tardé à parler d’une seule voix ». Dans cette tribune, publiée un peu plus d’un an et sept mois après que la poétesse palestinienne Hiba Abu Nada a été tuée par des bombardements israéliens, ils souhaitent prendre la parole « au nom de notre métier » pour « parler aussi des nôtres ».
« Israël tue sans relâche des Palestiniens et des Palestiniennes, par dizaines, chaque jour. Parmi eux, nos confrères et consœurs : les écrivains et écrivaines de Gaza, indique le texte. Quand Israël ne les tue pas, il les mutile, les déplace, les affame délibérément. Israël a détruit les lieux de l’écriture et de la lecture − bibliothèques, universités, foyers, parcs. »
La mort des écrivains à Gaza est aussi « une censure »
« Soyons très clairs : la vie d’un écrivain ou d’une écrivaine n’est pas plus précieuse que celle de quiconque, surtout à l’heure où des familles entières sont rayées du registre de l’état civil de manière routinière », précise les signataires. Mais pour ces écrivains, la mort de leurs homologues est aussi « une censure » : « Parce qu’en tuant un écrivain ou une écrivaine, c’est une culture, une liberté, un témoignage, une archive que l’on efface. »
« Plus que jamais, exigeons que soient imposées des sanctions à l’État d’Israël, demandons un cessez-le-feu immédiat − qui garantisse la sécurité et la justice pour les Palestiniens, la libération des otages israéliens, celle des milliers de prisonniers palestiniens détenus arbitrairement dans les prisons israéliennes, et qui mette un terme, sans délai, à ce génocide qui nous engage chacun et chacune », conclut la tribune.
À voir également sur Le HuffPost :
La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.