Culture

À Cannes, immense ovation à l’arrivée du cinéaste Mohammad Rasoulof, condamné en Iran

CULTURE – Sa présence à Cannes est un symbole pour la liberté d’expression. Le cinéaste dissident iranien Mohammad Rasoulof, privé de passeport et condamné à 5 ans de prison pour « collusion contre la sécurité nationale » par Téhéran, a reçu ce vendredi 24 mai une immense ovation à son arrivée dans la salle de gala du Festival de Cannes, où est projeté son film, Les graines du figuier sauvage, en lice pour la Palme d’or.

Alors que seule une partie de l’équipe du film a pu quitter l’Iran, sur le tapis rouge puis dans la salle, Mohammad Rasoulof a brandi les photos de deux de ses acteurs principaux absents, Missagh Zareh et Soheila Golestani, comme vous pouvez le voir dans les vidéos ci-dessous.

Et lors de son arrivée dans la salle de gala, les applaudissements pour le cinéaste ont redoublé en intensité.

Un signal fort aux artistes persécutés, selon Thierry Frémaux

Il a monté les marches aux côtés de l’actrice iranienne Golshifteh Farahani, qui vit en exil en France depuis une quinzaine d’années.

Il était aussi accompagné de sa fille Baran, un passage de témoin symbolique puisque c’est cette dernière qui avait reçu l’Ours d’or à Berlin au nom de son père, interdit de quitter son pays, il y a quatre ans.

En l’accueillant en personne, le 77e Festival envoie un signal « à tous les artistes qui, dans le monde, subissent violences et représailles dans l’expression de leur art », a souligné le délégué général du festival, Thierry Frémaux, à l’AFP. Et, plus largement, aux opposants au régime en place en Iran, où la répression ne cesse de s’accentuer.

Le cinéaste a fui clandestinement l’Iran le 13 mai, alors qu’il craignait une nouvelle peine de prison à cause de ce film qu’il a tourné clandestinement. Les graines du figuier sauvage raconte l’histoire d’Iman, un juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran. L’histoire prend place au milieu des manifestations populaires iraniennes. Face à ces événements, ce père de famille va peu à peu tomber dans une paranoïa.

Le long métrage fait par ailleurs un écho direct au mouvement « Femme, vie, liberté » qui secoue la République islamique depuis la mort de Mahsa Amini, en septembre 2022.

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