À Cannes, l’accumulation de clichés du dernier Klapisch fait (étonnamment) du bien
CINÉMA – Plus de 40 ans après ses débuts dans le cinéma, on n’y croyait plus. Et pourtant, si. Ça y est : Cédric Klapisch est à Cannes. Ce jeudi 22 mai, le réalisateur français de 63 ans monte les marches du festival, où est présenté hors compétition son quinzième long-métrage La Venue de l’avenir, le premier du cinéaste sur la Croisette.
Son histoire, c’est celle d’un petit groupe d’individus, étrangers les uns pour les autres jusqu’à découvrir un beau jour qu’ils ont hérité d’une vieille bâtisse après la mort d’une aïeule commune. Quatre d’entre eux sont choisis pour en pousser les portes, faire le tri et décider du sort de cet héritage, un trésor pour les uns, une ruine pour les autres.
Mais voilà, sous toute cette poussière se terrent des secrets, des photos et des peintures. Elles appartenaient à la maîtresse des lieux, Adèle. À 20 ans, celle-ci a quitté sa campagne pour monter à Paris, bien décidée à retrouver sa mère, qui l’a abandonnée bébé. Ding Dong : l’heure du voyage généalogique a sonné. Pour elle en 1895, comme pour nos quatre cousins en 2024.
Découvrez ci-dessous la bande-annonce :
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Sans doute l’un des films les plus ambitieux de Cédric Klapisch, La Venue de l’avenir nous emmène à travers les époques (et en costume) avec, pour mission, de répondre à une question : quelle trace de notre vie laisse-t-on derrière nous, et à qui ? Une vaste enquête sur la transmission que son réalisateur saupoudre de clichés attendus, mais réconfortants.
Sacré-Cœur, Sarah Bernhardt et Train Bleu
Dans son film, les jeunes s’envolent à Dubaï, dansent au Silencio, travaillent sur Instagram ou dans des open spaces où personne ne prête attention aux autres. Ils sont hyperconnectés, contrairement à leurs aînés, bien incapables de retirer la grosse tête de chat en guise de filtre sur laquelle ils ont maladroitement cliqué pendant leur visio sur Zoom.
Un fossé intergénérationnel, volontairement poussif ? Pour le réalisateur du Péril Jeune, L’Auberge espagnole, Encore et Chacun cherche son chat, ça va de soi. Il a fait de la confrontation entre les générations son beurre, lui qui trouve d’ailleurs les « jeunes toujours mieux que les gens plus âgés », comme il l’a récemment expliqué à France Inter.
Le sexagénaire s’amuse, ici, des idées reçues, y compris sur le décor de son film : Paris. Dans la ville lumière d’aujourd’hui, le Sacré-Cœur surgit sans prévenir au détour d’un coup de fil. Et les quais de Seine sont le cadre idéal pour tourner un clip amateur, celui d’une chanteuse fictive jouée par Pomme. « Ça fait pas trop cliché du vieux Paris, là ? » s’interroge même cette dernière.
Dans le Paris d’Adèle, la rue Caulaincourt est encore un champ et Barbès un quartier où traire les vaches. On y croise une maison close sur son chemin, ou une taverne au nom très français (Le rat mort) pour boire et pioncer à l’œil. On claque aussi la bise à Sarah Bernhardt (géniale Philippine Leroy-Beaulieu) un soir au Train Bleu. C’est le Paris des cartes postales, le Paris des artistes.
La photo ou la peinture ?
Un « Disneyland » amusant, non moins documenté. Cédric Klapisch a passé son temps au musée Carnavalet et fouillé dans les archives de la BNF pour reconstituer le passé, comme ce premier soir où notre héroïne et ses deux compères assistent émerveillés depuis Montmartre à l’illumination au loin de l’avenue de l’Opéra, la première à être électrifiée.
« Cédric est un réalisateur qui, au-delà du film, cherche à offrir de bons moments et à communiquer ses passions », raconte du cinéaste sa directrice de production, Sylvie Peyre, au M du Monde. Lui dit faire des films comme il organise des fêtes. Il choisit le lieu, le DJ et les invités pour fabriquer « une expérience commune ».
À cette grande soirée qu’est La Venue de l’avenir, il a convié des têtes connues, comme Cécile de France, Zinedine Soualem, Sara Giraudeau ou Vincent Macaigne, mais aussi plusieurs des nouveaux visages du cinéma français, à l’image de Suzanne Lindon, Vassili Schneider, Paul Kircher et Abraham Wapler.
Un casting fait « d’anciens » et d’étoiles montantes, très à l’image du propos – certes, un peu attendu – sur l’art, dans son film. La peinture n’a pas disparu à l’arrivée de la photographie, elle s’est réinventée, comme en témoigne l’Impressionnisme. C’est peut-être banal et ordinaire, parfois même un peu cliché (volontairement ou non), mais ça fait du bien.
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