Accusé d’agressions sexuelles, Jacques Doillon dénonce un « effet de meute »
VIOLENCES SEXUELLES – « Je n’ai jamais eu de rapport intime avec Judith Godrèche. » Ces mots, ce sont ceux du réalisateur Jacques Doillon qui, dans les colonnes du Parisien ce mercredi 10 avril, a décidé de prendre la parole pour répondre aux accusations d’agressions sexuelles dont il fait l’objet.
« Je n’ai jamais été attiré par elle, assure le cinéaste au quotidien. Je vivais à l’époque avec Jane (Birkin, ndlr), dont j’étais amoureux. Il ne s’est rien passé avec Judith ni dans un bureau ni nulle part ailleurs. »
Depuis ce mois de février, Jacques Doillon est visé par une plainte déposée par Judith Godrèche pour « viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité ». Dans celle-ci, l’actrice française dit avoir subi des agressions sexuelles sur le tournage de La fille de 15 ans. Le cinéaste aurait enlevé le pull de la jeune fille qu’elle était, puis l’aurait « pelotée » et « embrassée », selon les mots de l’actrice.
Au Parisien, il se défend : « La scène de sexe dont parle Judith Godrèche était écrite dans le scénario. Celle qu’on a tournée est beaucoup plus prude que celle qui était prévue ».
Le cinéaste de 79 ans avait annoncé en février sa décision de porter plainte pour diffamation contre Judith Godrèche. « Oser affirmer publiquement, comme elle l’a encore fait le 21 février dernier, que celui-ci aurait “couché avec des enfants” qui tournaient dans ses films est ignoble et dépasse l’entendement », précisait son avocate Marie Dosé dans un communiqué.
Jacques Doillon dément toutes les accusations
Depuis le dépôt de la plainte de Judith Godrèche contre Jacques Doillon, d’autres actrices ont pris la parole à son sujet dans les colonnes du Monde. Anna Mouglalis a évoqué un baiser non consenti, tandis qu’Isild le Besco a rapporté des « violences psychologiques ou physiques ». Cette dernière assure en outre avoir été écartée d’un tournage après avoir refusé d’avoir un rapport sexuel avec Jacques Doillon.
Ce mercredi, il dément tout. « Je n’ai jamais promis de rôle à quiconque ni profité de ma position de réalisateur pour obtenir des faveurs sexuelles. En 35 films, il m’est arrivé une ou deux fois d’avoir des idylles avec des comédiennes, mais je n’ai pas été un harceleur », déclare le réalisateur, qui avait déjà dénoncé début février des « fausses accusations » et « mensonges ».
Avant d’ajouter : « Judith Godrèche a ouvert le bal et fait de moi son bouc émissaire. Les autres accusations l’ont suivie. Il semble que l’effet de meute décrit en psychologie s’applique là parfaitement ».
Le dernier film de Jacques Doillon sous le feu des critiques
À la fin du mois de mars, trois députés ont saisi la justice de possibles « manquements » lors du casting d’enfants sur le film CE2 de Jacques Doillon, dont la sortie a été reportée après les accusations d’agressions sexuelles portées contre Judith Godrèche. Comme deux de ses collègues avec lesquels elle a saisi le parquet de Paris, la députée MoDem Perrine Goulet a été destinataire d’auditions filmées qui, selon elle, « ne respectent pas le droit des enfants », a-t-elle déclaré à l’AFP, confirmant une enquête du Monde.
« Je ne suis pas celui qui a mené tous ces essais, se défend le réalisateur, toujours auprès du Parisien. L’insistance permet de savoir si cet enfant est capable de jouer ou pas. Ça a duré un peu trop longtemps, je veux bien l’entendre. » Et alors qu’il assure avoir toujours encadré comme il fallait les enfants lors de ses tournages, Jacques Doillon déplore le report de son film et dénonce sa « mort sociale ».
Une enquête préliminaire a été ouverte par le parquet de Paris concernant les accusations portées par Judith Godrèche. Isild Le Besco envisagerait, elle aussi, de porter plainte contre Jacques Doillon, ainsi que contre Benoît Jacquot. Ce dernier est également visé par une plainte déposée par Judith Godrèche pour « viols avec violences sur mineur de moins de 15 ans ».
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