« Anatomie d’une chute » boudé, le CNC change son mode de sélection pour les Oscars
OSCARS – Des changements s’imposent. Le Centre national du cinéma a annoncé ce vendredi 5 juillet, une modification de sa commission chargée de sélectionner le long-métrage susceptible de concourir au prix du meilleur film étranger aux Oscars. Cette décision intervient quelques mois après la polémique liée au film Anatomie d’une chute, notamment récompensé d’une Palme d’Or au Festival de Cannes.
Plutôt que de sélectionner le film à succès de Justine Triet pour représenter la France aux Oscars, le Centre national du cinéma avait choisi de proposer à l’Académie La Passion de Dodin Bouffant de Tran Anh Hung pour concourir dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Film hommage à la gastronomie française, ce dernier n’a finalement pas été retenu par l’Académie dans sa shortlist.
Le film de Justine Triet avait-il été sciemment boudé ? La presse s’était dans tous les cas interrogée sur l’éventualité d’un choix plus politique que pragmatique. En cause, le discours prononcé de la réalisatrice lors de la remise de la Palme d’Or 2023 à Cannes, cinglant la répression « choquante » des manifestations contre la réforme des retraites.
« C’est la décision de quatre personnes dans une pièce », avait d’ailleurs déploré la cinéaste en janvier.
Sélectionné dans cinq autres catégories par l’Académie des Oscars, sans l’aide de l’institution française donc, Anatomie d’une chute est repartie les mains pleines avec l’Oscar du meilleur scénario.
« Favoriser la diversité des points de vue »
Après cette polémique, le Centre national du cinéma a donc « procédé à la modification de la commission chargée de la sélection à l’Oscar du meilleur film international », a-t-il annoncé dans un communiqué. De sept membres, elle passe à 11, « afin de favoriser la collégialité des débats, la diversité des points de vue et le caractère secret du vote », explique le CNC. Cette commission sera aussi nommée pour deux ans, au lieu d’une année jusque-là.
« Enfin, le président du CNC n’assistera plus aux séances en qualité d’observateur », pour « renforcer l’indépendance de la commission, aussi bien à l’égard des autorités publiques que des intérêts professionnels », a ajouté le centre national du cinéma.
« Personnalités qualifiées dans le domaine du cinéma », les 11 membres sont « toujours nommés par le ministre chargé de la culture sur proposition du président du CNC ». Au moins six doivent être des « artistes ou techniciens du cinéma », comme l’impose le règlement des Oscars.
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