Culture

Après les critiques, l’équipe du film sur l’abbé Pierre soutient les victimes

CINÉMA – La production et l’équipe artistique du film L’abbé Pierre : Une vie de combats, biopic sorti fin 2023 avec Benjamin Lavernhe dans le rôle-titre, ont condamné, ce mardi 17 septembre, les « crimes » commis par le religieux, accusé par une vingtaine de femmes de violences sexuelles.

« Ces crimes, qui éclairent d’un jour totalement nouveau le destin de l’abbé Pierre, nous étaient évidemment inconnus au moment où nous avons réalisé ce film, comme ils étaient inconnus des Français, a fait savoir l’équipe du film dans un communiqué, qui avait gardé le silence jusqu’ici. Nous condamnons ces crimes et tenons à témoigner avec force notre soutien total aux nombreuses victimes de l’abbé Pierre. »

L’abbé Pierre, mort en 2007, est accusé par une vingtaine de femmes, parfois mineures à l’époque, de violences sexuelles pouvant pour certaines relever du viol. Depuis leur révélation cet été par le cabinet Egae, la question du silence des institutions est centrale. La dimension hagiographique du film de Frédéric Tellier, qui a attiré plus de 800 000 spectateurs en salles après sa présentation au Festival de Cannes au printemps 2023, a aussi été questionnée.

« Méfions-nous des biopics, des légendes dorées, des hagiographies, des titres de personnalités préférées du ″Journal du Dimanche″ », a par exemple soufflé François Morel dans un billet sur France Inter, en ce mois de septembre. Avant d’ajouter : « Un homme peut à la fois être héraut de la guerre contre la misère et obsédé sexuel, pacifiste et violeur, résistant et incapable de résister à ses propres pulsions. »

Benjamin Lavernhe « amoureux » du personnage

À sortie, Benjamin Lavernhe avait, lui, dit être « tombé amoureux » du personnage, « un révolutionnaire, un homme en marche qui mène des foules ». À l’AFP, il avait déclaré : « Il y a le béret, la canne, la silhouette, mais la vérité n’est pas forcément là. (…) Il fallait arriver à le désacraliser, découvrir ses doutes et ses névroses. »

Sans rentrer dans les détails, les « contradictions et paradoxes » du personnage ont même donné envie à son réalisateur « de raconter la vie de cet homme qui a quand même changé le monde », comme il l’avait raconté à franceinfo, en novembre 2023.

« Il y a une sidération, un grand choc, un grand étonnement, une grande excitation quand je découvre sa vie, quand je découvre Lucie Coutaz aussi. Je me rapproche alors de personnes qui l’ont connu, qui me décrivent son caractère, ses paradoxes », confiait-il aussi à Haute Provence Info, ajoutant avoir découvert de « nombreux éléments méconnus ».

De quels détails parle-t-il ? Alors même que le Vatican a reconnu, ce mercredi 18 septembre, avoir été au courant des agissements de l’abbé Pierre. Pas un mot, aujourd’hui, sur le sujet. Il n’est toutefois pas le premier à avoir accordé à l’abbé Pierre les honneurs d’un biopic. En 1989, Hiver 54, l’abbé Pierre avec Lambert Wilson dans le rôle principal s’en était déjà occupé.

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