Artiste « démoniaque » : les trumpistes ne veulent pas de Bad Bunny au Super Bowl et multiplient les attaques
MUSIQUE – Les partisans de Donald Trump, même au sein de la Maison Blanche, s’indignaient ce mardi 30 septembre du choix de la superstar portoricaine Bad Bunny pour chanter lors de la mi-temps du Super Bowl, la finale du championnat de football américain prévue le 8 février prochain à Santa Clara en Californie.
Sebastien Gorka, l’un des conseillers du président américain, s’est insurgé contre la décision de nommer le chanteur portoricain « La NFL (ndlr : la Ligue de football américain) ne comprend donc rien ? » questionne-t-il sur le réseau social X. L’artiste de 31 ans, prince du rap latino et du reggaeton, va succéder à de nombreuses légendes telles que Madonna ou Michael Jackson pour animer le traditionnel « halftime show », rassemblant chaque année des dizaines de millions de téléspectateurs à travers le monde.
Bad Bunny, de son vrai nom Benito Antonio Martinez Ocasio, avait annoncé récemment qu’il éviterait les États-Unis pendant sa tournée mondiale en raison du risque de descentes de la police de l’immigration en marge de ses concerts. Lui qui vient d’attirer près d’un demi-million d’admirateurs à Porto Rico, lors d’une série de concerts sur ce territoire rattaché aux États-Unis.
Sur les réseaux sociaux, il est désormais attaqué, tout comme la NFL, par nombre d’influenceurs du mouvement MAGA de Donald Trump « Make America Great Again » tels que Benny Johnson ou Jack Posobiec. La plupart de ces comptes reprochent à Bad Bunny de chanter exclusivement en espagnol. Certains le qualifient même d’artiste « démoniaque » et s’indignent de le voir brouiller les frontières entre les genres à travers ses vêtements ou son maquillage.
Le chanteur, qui est apparu en drag dans l’un de ses clips, est engagé pour les droits des personnes LGBT et contre la transphobie. Bad Bunny, qui est l’un des artistes les plus écoutés au monde, avait également apporté son soutien à la démocrate Kamala Harris contre Donald Trump lors de la présidentielle 2024.
Un Super Bowl sous pression politique
Depuis son retour au pouvoir, le président républicain n’a cessé de multiplier les décisions à l’encontre des personnes transgenres et des immigrés en situation illégale, en particulier venus d’Amérique centrale et latine. Il a aussi repris le contrôle de certaines institutions culturelles publiques, qui selon lui sont devenues trop « woke ». Grand amateur de sport, Donald Trump ne manque jamais une occasion de se montrer lors d’un évènement sportif sur le territoire américain, à l’image de la finale de la Coupe des mondes des clubs en juillet dernier.
Depuis 2019, le spectacle de la mi-temps du Super Bowl constitue l’un des événements phares de la culture populaire américaine. Le show est produit par Roc Nation, la société de la star du rap Jay-Z. En 2025, c’était la star du hip-hop Kendrick Lamar qui a assuré le spectacle. Sa prestation, avec des messages politiques subtils sur la place des Afro-Américains et de la culture rap, avait déjà été critiquée par le camp MAGA.


